Secteur bancaire africain : pourquoi le retrait des banques européennes

Les cas de désinvestissement sont de plus en plus nombreux. La principale raison évoquée est le repositionnement vers des marchés plus rentables et à croissance plus rapide.

Société générale quitte le Cameroun. L’information a fait les choux gras de la presse la semaine dernière. L’établissement bancaire française va également partir d’autres pays d’Afrique. Le groupe dit vouloir améliorer sa rentabilité globale qui s’est sensiblement dégradée du fait de la hausse généralisée des taux en France, avec pour autre conséquence la baisse de sa valorisation boursière. Dans son plan stratégique présenté en septembre dernier par le directeur général Slawomir Krupa, il est question de réduire les coûts du groupe de 1,7 milliard d'euros (1115 milliards de F) au total à l'horizon 2026, dont environ 600 millions dans les seuls services informatiques. Des premières coupes ont été annoncées avec plus de 900 postes à supprimer au siège de Société générale en France. Au total, ce sont 500 millions d’euros qui doivent être économisés en 2024. Si pour certains pays, on cherche encore les repreneurs, pour d’autres, ils sont déjà connus. C’est le cas du Maroc où la banque a trouvé un accord avec le groupe Saham. Société générale se retire donc près de deux ans après avoir arrêté Yup, sa solution de paiement mobile panafricaine pour diverses raisons dont la féroce concurrence avec les services de paiement mobile money. 
En fait, le phénomène s’étend de plus en plus. La banque française ne sera pas la première à décider de se retirer du Cameroun. En juillet 2023, après la décision de Standard Chartered Bank de quitter certains pays d’Afrique, le groupe nigérian Access Bank Plc annonçait avoir signé un accord pour l’acquisition des filiales de la Banque britannique dans lesdits pays dont le Cameroun.  Le groupe britannique avait évoqué comme raison sa volonté de se concentrer sur des marchés plus rentables et à croissance plus rapide. Sunil Kaushal, directeur pour la région Afrique et Moyen orient de Standard Chartered Bank ajoutait que cette décision stratégique devait permettre de réorienter les ressources au sein de la région vers d'autres domaines présentant un potentiel de croissance significatif. En 2018, c’est BPCE, maison-mère de la Bicec qui s’était engagée dans le processus de désinvestissement de ses filiales africaines avec la vente de ses participations au Cameroun, à Madagascar, en République démocratique du Congo et en Tunisie. 
Pour l’heure, les Marocains sont ceux qui tirent profit de ce repli. Au Cameroun par exemple, c’est le groupe marocain Banque Centrale Populaire qui a rachet&eac...

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