« L’accès au numérique permettra de stimuler l’innovation »

Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat.

Monsieur le ministre, le Cameroun a abrité du 22 au 31 juillet 2024, la 8ème édition du Salon international de l’artisanat du Cameroun. Quel bilan pouvez-vous en dresser de cette édition ? 
Rendus au terme de la 8ème édition du Salon international de l’artisanat du Cameroun (Siarc), je voudrais d’emblée exprimer toute ma profonde gratitude au président de la République, Paul Biya, pour avoir offert son parrainage à cet évènement, réaffirmant ainsi la place de choix qu’il accorde aux artisans dans son projet de société. Et il a désigné le Premier ministre, chef du gouvernement pour le représenter personnellement aux cérémonies d’ouverture et de clôture confirmant l’importance pour le gouvernement d’œuvrer à l’émancipation des artisans.
Le Siarc 2024 a exalté sa dimension internationale avec la participation du président en exercice de l’instance faîtière panafricaine de coordination, de promotion et de développement de l’artisanat (Codepa), le ministre burkinabé de l’Industrie, du Commerce de l’Artisanat et des PME ; de la ministre du Congo des PME et de l’Artisanat et de nombreuses délégations officielles comprenant des artisans du Burkina Faso, du Congo, de la Tunisie, du Sénégal, du Ghana, du Kenya, de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie, du Bénin, du Niger, Madagascar, etc.
Le pays invité d’honneur de cette édition a marqué le Salon par la présence d’officiels de haut rang ainsi que de formateurs en maroquinerie ; en gestion des ventes des produits artisanaux en ligne. Des stands tunisiens de textile, de tissage et de cosmétique ont été pris d’assaut. On retient que près de 800 artisans nationaux et étrangers ont exposé sur 510 stands et de nombreux partenariats d’affaires ont été noués entre artisans nationaux et étrangers se sont. Des administrations publiques tout comme des partenaires institutionnels ont ainsi disséminé des informations pratiques sur leurs dispositifs d’accompagnement des artisans sur leurs stands.
En dix jours, près de 20 000 visiteurs ont arpenté les différents stands pour acquérir des biens et des services artisanaux. Les sessions thématiques spéciales sur le digital ont permis à de nombreux artisans d’être édifiés sur les opportunités offertes par l’artisanat digital ainsi que la mise en place d’un dispositif sécurisé de vente en ligne de leurs produits et services. Enfin, il est important de faire observer que l’innovation de cette édition est la tenue des Journées patrimoniales régionales. Cette activité quotidienne a servi à mettre en lumière le riche patrimoine artisanal et culturel de chacune de nos dix régions. Des opérations spéciales d’achat-vente des produits régionaux ont permis aux artisans d’écouler leurs produits artisanaux ainsi exposés. 

Le thème de cette édition est fort interpellatif, et porte globalement sur l’apport du numérique dans le développement durable de l’artisanat. Quelles sont les raisons qui ont guidé le choix de cette problématique ?
Il convient de rappeler que la Stratégie nationale de développement SND30, a identifié le numérique comme l’un des piliers d’accélération de notre croissance. Un constat s’impose, la digitalisation a profondément transformé nos habitudes de vie, de consommation et de production tout en impactant nos activités professionnelles. Le secteur de l’artisanat n’est pas en reste dans cette dynamique. C’est pourquoi il nous a semblé opportun de jeter les bases de l’inclusion numérique de nos artisans dans le cadre de cette édition du Siarc. En s’inspirant de la Tunisie qui a réussi son inclusion numérique dans le secteur de l’artisanat, nous avons organisé ce partage d’expérience dans le cadre d’ateliers pratiques au profit de nos artisans locaux.
Concrètement, quelle plus-value le numérique peut-il apporter à l’essor de ce secteur dont l’apport au produit intérieur brut reste à parfaire.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), la contribution de l’artisanat au Produit intérieur Brut (PIB) se situe à 13% alors que la moyenne africaine se situe entre 20 et 25 %. Il nous a semblé urgent de combler cette différence. Et parmi les défis à relever, on retient entre autres : les difficultés d’accès aux marchés ; l’incapacité de satisfaire le rythme des commandes ; la concurrence des produits artisanaux importés. Parmi les réponses structurelles à ces défis se pose l’équation de l’accès au numérique et l’adaptation à la digitalisation de l’artisanat qui permettra à terme, de stimuler l’innovation, de générer des gains d’efficience, d’améliorer le service et de doter les artisans de meilleures perspectives d’accès aux marchés nationaux et internationaux. 

Quelles sont au niveau de votre département ministériel, les initiatives mises en place pour promouvoir l’usage du numérique auprès des artisans ?
Le programme de développement des infrastructures d’encadrement des artisans a permis à notre ministère de doter les artisans d’infrastructures de qualité. Ainsi, chaque région dispose d’un village artisanal régional. Par ailleurs, des villages artisanaux spéciaux ont été construits à Foumban et à Mbalmayo. Certains arrondissements disposent également des vitrines artisanales. Pour l’encadrement de ces artisans, ces villages ont été dotés d’équipements informatiques et le processus de leur raccordement à la fibre optique est en cours de finalisation. Pour le renforcement des capacités des artisans, des formations sur l’initiation à l’informatique ont été initiées et nous sommes sur le point de finaliser les termes de notre partenariat avec l’IAI-Cameroun pour accroître de façon substantielle le nombre d’artisans formés su...

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