« Les réformes engagées font l’objet d’évaluations permanentes »

L’éclairage de Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, ministre des Transports.

Malgré toutes les campagnes et autres mesures prises pour renforcer la sécurité routière, les comportements ne changent pas vraiment sur les routes. Que vous inspire ce constat que vous avez fait vous-même sur le terrain ? 
Grâce aux diverses campagnes menées jusqu’ici et aux autres mesures prises dans le cadre du renforcement de la sécurité routière, nous assistons progressivement à une baisse généralisée des comportements à risque des usagers de la route. A date, nous observons un résultat affiché de 45% du taux de respect des durées moyennes par trajet sur les axes routiers réputés accidentogènes ; 25 % du taux d’observation du port de la ceinture de sécurité par tous les passagers à bord des véhicules ; 34 % de baisse du taux de consommation d’alcool et de substances psychoactives au volant ; 23,4 % de baisse des cas d’excès de vitesse sur les axes routiers, 15,6 % de baisse des cas de fatigue au volant et 12 % de baisse de cas de surcharge. Comme vous pouvez le constater, ces taux de changement de comportement des usagers, bien qu’ils soient encourageant ne sont pas non plus de 0%. Raison pour laquelle nous travaillons inlassablement à la maîtrise de tous les facteurs de risque d’accidents.  


Les sanctions contre les infractions au Code de la route ne semblent pas suffisamment dissuasives. Pensez-vous à monter d’un cran ? 
Nous observons peu de cas de récidive chez les contrevenants au Code de la route, preuve que les mesures mises en place sont efficaces et hautement dissuasives. Car, les sanctions prises à l’encontre des usagers de la route en général et les acteurs du transport routier interurbain de masse en particulier, s’accompagnent d’un ensemble de mesures correctives à observer par ces derniers et ces sanctions ne sont levées qu’après vérification de l’intégration de ces mesures par les services techniques compétents du ministère des Transports. Toutefois, comme vous le savez sans doute, le secteur des Transports est très dynamique et par conséquent fait intervenir de nouveaux acteurs au gré du temps, raison pour laquelle nous redoublons de vigilance en la matière, en misant également sur les aspects tels que la sensibilisation, l’éducation des usagers de la route et l’intelligence artificielle basée sur le « Self-system approach » pour adresser tous les facteurs de risque d’accident, à l’instar du système intelligent de suivi et de gestion des voyageurs qui fait ses preuves depuis bientôt deux (02) années.    


Les radars ont fait leurs preuves contre l’excès de vitesse, mais tardent à être systématisés et fixés le long des principaux axes pourquoi ? 
Il est important de souligner que chaque axe routier au Cameroun a une particularité et est soumis à une certaine réalité, raison pour laquelle les axes routiers n’ayant pas de radars fixes comme ceux présents sur la nationale no3 sont équipés de radars semi-portatifs. L’excès de vitesse étant la première cause des accidents de la circulation routière, le ministère des Transports travaille à assurer la couverture du réseau routier national en dispositifs ultramodernes et sophistiqués de lutte contre l’excès de vitesse. L’objectif étant de garantir la limitation de vitesse par tous les usagers sur tous les tronçons du réseau routier nationale. Ainsi, n’auront plus d’effets, les informations partagées entre usagers sur le positionnement des radars sur les axes.  


Le ministère des Transports a-t-il pris le temps d’évaluer l’efficacité des réformes successives en matière de prévention routière ?    
Les réformes engagées dans le cadre de la lutte contre les accidents de la circulation routière font l’objet d’évaluations permanentes, et présentent des résultats très satisfaisants. A titre d’illustration : Aujourd’hui, grâce à la réforme du circuit d’obtention et de délivrance du permis de conduire, seules les candidats inscrits, ayant subi des formations appropriées à la conduite automobile dans les auto-écoles agréés et réussis aux examens théoriques et pratiques du permis de conduire, sont détenteurs de permis de conduire. Avec la réforme de sécurisation du processus du contrôle technique et la délivrance de la vignette de visite technique, le système est verrouillé, il n’est désormais plus possible de délivrer une vignette sans contrôle technique effectif dans un centre. Il n’est désormais plus possible d’influencer les résultats de contrôles ou de frauder les valeurs d’acceptation.  
L’opérationnalisation du système de gesti...

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