Insalubrité dans les marchés : on peut faire mieux

Un espace marchant d’une ville de l’Ouest a offert pendant plusieurs semaines, une scène surréaliste. En effet, devant plusieurs boutiques, des tas d’ordures drainés par les eaux de pluie. La raison ? les rigoles avaient été bouchées par des déchets que déversent les commerçants eux-mêmes. Ces derniers, pendant plusieurs jours, enjambaient la flaque d’eau et installaient leurs marchandises tout au long. Sans avoir l’air de se soucier des odeurs, encore moins de la promiscuité ambiante. Ce cliché sombre est le reflet de ce qui se passe dans nos différents marchés. L’insalubrité s’y vend bien. Parfois, avec une bonne contribution des commerçants et autres usagers. Les immondices s’entassent et poussent à tous les coins des marchés. Ces décharges sauvages constituent des nids desmouches et moustiques, vecteurs de maladies. 
En saison pluvieuse, les eaux souillées arrosent les étals et les produits qui y sont exposés. Fruits et légumes, dont la réputation est établie dans le renforcement du système immunitaire, produisent l’effet inverse dans l’organisme. Souillés, ces produits vendus dans des conditions d’hygiène et de salubrité déplorables, abritent des germes de plusieurs maladies. 
Pas surprenant donc, que le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme, la diarrhée etc restent présents et pernicieux dans notre quotidien. On patauge dans la boue, les pieds armés de bottes, pour se frayer un chemin ou écouler ses produits, du fait des pistes glissantes. Ailleurs, une mixture de débris d’aliments et des tiges de légumes en pleine décomposition jetés par des commerçants renvoie des effluves nauséabonds. Avec des poubelles qui s’étendent à perte de vue, preuve que les ordures traînent depuis longtemps. Dans certaines villes, des secteurs dits « poulet » battent le record des odeurs pestilentielles et des déchets les plus polluants. Ce sont les dépotoirs de souillures et de pourritures. Entre plumes et gésiers de poulets nettoyés dans des eaux bouillantes, l’air est pourri à l’œil nu. Une tranche de vie dans ces zones impose de se pincer le nez. Et c’est parfois dans cet environnement qu’un « tournedos » attend ses clients, avec un menu varié et épicé. 
Qu’on se le redise, l’insalubrité est une source des nuisances environnementales et sanitaires qui altèrent le cadre de vie et la santé des populations. En effet, les déchets constituent une source de pollution, olfactive par des odeurs nauséabondes et, visuelle par des immondices répugnantes à la vue. Sous cet angle, nos marchés sont souillés. Ils sont souillants. Malgré la construction d’infrastructures modernes, les usagers réalisent encore l’exploit d’y aménager un environnement insalubre. Même les bacs à ordures ou ce qui en tient lieu débordent. Dans ces conditions, quelques initiatives émergent tout de même. Coté commerçants, on essaie de s’organiser comme on peut pour assainir l’environnement. Dans certains marchés, on s’organise en secteurs pour faciliter le ramassage des ordures. Chaque secteur a, à sa tête, un dirigeant qui doit veiller à son balayage tous les jours. Les commerçants contribuent financièrement pour cela, surtout que ces responsables s’exposent à des sanctions au cas où le secteur ne serait pas nettoyé. Seulement, cette mesure a des limites. Mais est-ce suffisant pour assurer la salubrité ? 
Il est clair que l’accroissement démographique galopant des villes est à l’origine d’une panoplie de situations problématiques. L’une d’elles est la gestion inadéquate des déchets, en raison de faibles capacités en ressources, matérielles, financières, humaines et à bien des égards à l’incivisme des citadins. Ces ressources sont nécessaires pour permettre la collecte, l’évacuation, le tri, l’incinération ou la construction des bacs à ordures ou des décharges des déchets, conformes aux normes environnementales et sanitaires. L’esprit civique atténuera l’insalubrité par des gestes et comportements simples mais très indispensables. C’est par exemple, ne pas jeter les ordures hors des bacs qui leur sont destinés. Cette incapacité des services compétents et l’incivisme des populations se combinent pour complexifier la gestion des déchets produits, d’où l’insalubrité des marchés dans notre pays. Conséquemment à cette situation, les déchets sont jetés partout, mal collectés, &eac...

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