Présidentielle en Côte d’Ivoire : les manœuvres ont commencé

La Commission électorale indépendante et la classe politique sont déjà mobilisées dans la perspective de ce scrutin prévu en octobre 2025.

L’opération de révision des listes électorales en Côte d’Ivoire est sur les rails depuis le 19 octobre dernier et rentre en gare le 10 novembre prochain. Avec 8 millions d’électeurs inscrits au compteur, la Commission électorale indépendante (CEI) ambitionne, à travers l’opération en cours, d’enrôler en plus 4,5 millions de citoyens en âge de voter. Un ensemble de mesure ont ainsi été prises pour faciliter les démarches administratives dans l’optique d’inciter les Ivoiriens à se rendre massivement vers les sites d’enrôlement ouverts à cet effet. Notamment, l’établissement du certificat de nationalité qui est désormais gratuit. Alors que le nombre de sites d’enrôlement est quant à lui passé de 10 000 à 12 089. 
Malgré toutes ces dispositions prises et les assurances données par l’organe en charge des élections, l’opposition est vent debout. Elle exige une refonte du processus électoral pour élaguer ce qu’elle qualifie de « défaillances d’un système électoral, source majeure des conflits sociopolitiques depuis 2000 ». Dans document commun, une quinzaine de formations politiques, estiment que le processus en cours est biaisé en faveur de la majorité présidentielle. Dans ce chapelet de griefs, l’opposition plaide pour une réhabilitation sur les listes électorales de l’ancien président, Laurent Gbagbo, et son ancien ministre de la Jeunesse et leader des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé. Les deux opposants étant déchus de leurs droits civiques et politiques depuis leur condamnation dans le cadre de l’affaire du braquage en 2011 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Pareil pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, en exil forcé au Niger. Une amnistie lui permettrait ainsi qu’aux deux autres figures politiques de concourir en 2025. Un geste d’apaisement attendu dans ce sens du président Alassane Ouattara qui pourrait contribuer à décrisper l’atmosphère et à éviter au pays la résurrection des vieux démons. 
Mais, au-delà de ces critiques, l’élection présidentielle est déjà dans l’air du temps au sein des différents états-majors. Même si ce n’est p...

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