Production de poisson : les conditions de l’autosuffisance
- Par Aïcha NSANGOU N.
- 13 déc. 2024 11:13
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Alors qu’en 2024, l’aquaculture aura permis de produire 9500 tonnes de poissons, on reste bien en deçà de la demande.
La première édition du salon interprofessionnel de l’aquaculture du Cameroun (Siac) s’est tenue du 2 au 7 décembre dernier au Palais des sports de Yaoundé. Un évènement qui a réuni les acteurs du secteur qui ont à cœur le développement de la filière. Cet évènement a surtout remis au goût du jour la nécessité de donner un coup d’accélérateur sur le développement de cette filière. Des problématiques diverses ont alors été abordées notamment la promotion de l’aquaculture comme levier de mise en œuvre de la politique d’import-substitution ; le rôle du secteur privé dans l’accélération de la production aquacole industrielle; les opportunités et appuis structurels au financement de la filière aquacole ; la labélisation et la promotion du Made in Cameroon. En effet, le poisson reste l’un des produits qui entretiennent le déficit de la balance commerciale. Booster la production locale est donc l’option à prendre dans un contexte de quête d’autosuffisance.
Dans ce registre, des avancées sont quand même enregistrées. D’après les responsables du ministère en charge des pêches, le poisson est en train de prendre une place plus importante dans l’alimentation des populations. Il est donc important d’augmenter la quantité de poisson consommée par personne par an. « Au Cameroun, les produits halieutiques sont une source importante de protéines animales avec un apport de 40%, pour une moyenne de consommation de 14 kg/hab/an. Ces produits contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Ils proviennent des pêches de captures, de l’aquaculture et des importations. La production halieutique nationale est passée de 233 363 tonnes en 2022 à 241 561 tonnes en 2023. Elle a été principalement dominée par la pêche artisanale maritime qui représente 76% de la production totale, suivie de la pêche continentale qui représente 11%, ensuite la pêche industrielle qui représente 8% et l’aquaculture 5% de la production halieutique totale », déroule Divine Ngala Tombuh, sous-directeur de l’aquaculture au Minepia et Coordonnateur du secrétariat technique du Comité interministériel chargé de l’accompagnement des investisseurs dans la filière aquacole au Cameroun. Lors de son passage devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale la semaine dernière pour défendre le budget de son département ministériel pour l’exercice 2025, le Dr Taïga indiquait que la production aquacole était passée de 8011 tonnes en 2023 à 9500 tonnes au cours des neuf premiers mois de 2024. S’agissant de la production aquacole au Cameroun, nous sommes passés de 412.7 tonnes en 2010 à 9078.2 tonnes en 2019. Ceci montre déjà une augmentation significative de la production annuelle. Il faut faire mieux. On est encore bien loin de l’objectif de 50.000 tonnes de poissons à l’horizon 2030.
Il faut dire que la demande nationale en produits halieutiques est estimée à plus de 500 000 tonnes par an. Jusqu’ici, les pêches de capture et celle de l’aquaculture sont estimées avoisinent les 400.000 tonnes. Le déficit est alors comblé par les importations qui tournent autour de 185 000 tonnes.
C’est en cela que des initiatives telles qu...
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