Interview : « Le marché des transferts au Cameroun est nul »
- Par Priscille Moadougou
- 23 janv. 2025 13:09
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Christian Mbongo, agent de football, licencié Fifa et agréé par la Fécafoot.
Quel regard portez-vous sur le fonctionnement du mercato au Cameroun ?
Un regard de désolation. Nous sommes dans un amateurisme profond. Les joueurs signent des contrats, sans percevoir de prime de signature, et sans se faire assister par des agents. Ils croupissent dans une misère énorme. Et les clubs, qui pour la plupart n'ont pas de budget acceptable de fonctionnement (s'ils en ont même un), en profitent pour les recruter et leur proposer des conditions financières qu'ils ne respectent jamais. Ces mêmes clubs résilient, dans cette même période, abusivement les contrats d'autres footballeurs, qu'ils envoient au quartier sans aucune indemnisation. Ce n'est pas le mercato, c'est la traite des footballeurs locaux. C'est pourquoi vous n'y verrez aucune communication crédible.
Serait-ce exagéré de penser qu'il s'agirait d’un « marché flou » ?
C'est non seulement un marché flou, mais c'est un véritable marché de dupes. Dans un environnement où l'économie du sport est au point zéro, les principaux acteurs ne peuvent pas communiquer, car les joueurs sont recrutés sur la base du deal. Il n'y a strictement rien d'intéressant dans ces transactions.
Pourquoi est-il difficile de connaître la valeur des joueurs sur le plan local ?
Dans un championnat où la misère est ambiante, les joueurs jouent dans la misère et sont dans l'indigence permanente. Les clubs ont de la peine à mobiliser des ressources financières pour leur fonctionnement. Croyez-vous que le joueur camerounais ait une valeur marchande au niveau local ? Cette valeur marchande est nulle.
A votre avis, les entraîneurs de football sont-ils les plus vulnérables dans ce mercato ?
Au Cameroun, les entraîneurs de football ont été en tout temps traités comme du menu fretin par les responsables des clubs. Ils sont traités parfois pire que les joueurs, sans aucun respect. Ce sont les premiers bouc-émissaires de l'incompétence avérée des présidents de clubs. Car, comment des joueurs à qui vous n'arrivez pas à donner un salaire, une prime de signature, des joueurs qui ont faim tout le temps, perdent logiquement des matchs, mais c'est l'entraîneur qui en fait les frais ? On n'appelle pas ça mercato, mais résiliation unilatérale d'un contrat de travail sans juste cause. Et recrutement sur la base de la filouterie. C'est de la dictature.
Sur quels leviers devrait-on appuyer pour que les choses se déroulent pour le mieux sur le marché du transfert ?
Pour qu'il y ait un semblant d'embellie, il faut que la Fecafoot arrête la compréhensi...
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