Médiations : plusieurs acteurs, un seul but

Restaurer la stabilité dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Telle est la nouvelle mission de l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Ils ont été désignés en février dernier comme facilitateurs du processus de paix conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Leur nomination est l’un des actes majeurs du sommet conjoint des chefs d’État de la SADC et de l’EAC, tenu le 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie. Ce choix marque un changement de méthode, passant d’un médiateur unique (le président angolais João Lourenço) à un panel d’anciens dirigeants africains.
Uhuru Kenyatta, déjà impliqué dans le processus de Nairobi apporte une connaissance approfondie des acteurs du conflit. Olusegun Obasanjo, 87 ans, incarne l’autorité morale sur le continent. Il bénéficie d’un solide réseau international et d’une expérience dans la médiation des conflits africains. Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre éthiopien apporte une expertise technique et institutionnelle. « Il a une approche plus analytique et pourra structurer les négociations sur des bases solides », explique une source très informée. Les facilitateurs devront d’abord harmoniser les efforts diplomatiques entre l’EAC et la SADC pour obtenir un cessez-le-feu effectif.
Les chefs religieux de la RDC, dans une perspective de trouver des voix pour arriver à la paix, ont engagé des consultations avec les acteurs. Il s’agit des responsables de la Conférence nationale épiscopale du Congo (la Cenco), et de l’Église du Christ au Congo (l'ECC). Ils ont déjà rencontré le président Felix Tshisekedi et l’opposant Martin Fayulu. Ils se sont rendus à Goma et ont rencontré Corneille Nangaa, le leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui est la vitrine politique du M23, dans la capitale provinciale du Nord-Kivu. Une ...