Spectacle : le grand test de Cysoul

Cette fin de semaine dans la capitale, le principal événement musical est le concert de Cysoul à partir de 20h demain soir au Palais des congrès de Yaoundé. Une grande première pour l’un des lauréats 2019 du programme Goethe-Découverte qui va connaître son premier grand concert au Cameroun. Lui qui a longtemps exposé son talent et sa voix suave à des publics modestes ici et ailleurs. L’auteur de « Mavini » dévoile son état d’esprit à quelques heures du spectacle, la symbolique de cette première grande scène, sa compréhension de l’industrie musicale et les premiers lauriers engrangés dans sa carrière musicale. Montez le son !    

Par le passé habitué à de modestes affluences, Cysoul est-il prêt à se produire dans un spectacle grand public au Cameroun ? 
Prêt, honnêtement, je ne pense pas qu’on l’est vraiment. Mais être jaloux de la place que j’ai et être fier de ce qui est en train de s’écrire grâce à ce concert, oui ! Je ne m’attendais pas à ce succès-là, à ce que ce concert se remplisse aussi vite et qu’il soit à guichets fermés. Donc, je ne suis pas prêt, mais je suis fier. Jouer devant 2000 personnes, c’est énorme. Ça me fait un peu peur. Mais on se dit que s’il y a des gens qui croient en ce qu’on fait, c’est qu’il y a forcément une raison. Donc, on s’accroche pour eux.

 
Vous vous attendez à avoir quel type de public en face de vous ? 
Ce spectacle est destiné à tous les publics, à tous les âges. Du moment que vous aimez la musique, qu’elle soit camerounaise, africaine, ce serait bien de venir voir ce qui est fait localement, ce que la jeunesse camerounaise propose. Je promets un concert mémorable parce que ce sera une première devant autant de personnes venues spécialement pour moi. La peur et les fourmillements qui m’animent vont produire quelque chose de spécial.
Beaucoup de partenaires se sont associés à ce projet et le public promet de répondre massivement présent. Cysoul est-il surpris du halo qui l’entoure aujourd’hui ? 
Je suis conscient de l’amour que les fans me portent aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que c’est grâce à ces fans-là et à l’engouement qu’ils mettent tout autour de mes projets, mes chansons et mes sorties que ces marques me remarquent. Qu’elles prêtent attention à cet artiste-là, à ce jeune qui vient du Cameroun et qui fait de la musique. C’est pour ces raisons qu’on a envie de faire beaucoup plus de concerts, de sortir beaucoup plus de disques pour les remercier en quelque sorte. 

Vous sortez d’une année 2024 chargée de lauriers qui reposent sur quelles recettes ? 
Beaucoup de peur, de courage aussi, de détermination à mon avis. Je précise que l’année 2024 n’a pas été de tout repos mais c’est durant cette année qu’on a sorti le projet « Rédemption » et qui est une de mes fiertés à travers les statistiques sur les plateformes de streaming. C’est aussi une année au cours de laquelle j’ai reçu le plus de trophées dans ma carrière, fait mes premiers concerts à guichets fermés à Paris, mon premier show au Canada et ma tournée. Le challenge est de maintenir ce niveau, si ce n’est d’aller plus loin. 

Que représente l’audace dans votre direction artistique ? 
Je vois beaucoup mes choix, surtout celui de faire de la pop ethnique. C’est exactement comme de la musique pop, mais tu ajoutes des sonorités traditionnelles camerounaises et africaines, les langues nationales de chez nous. Oui ! parce qu’il en faut aussi. Pour être différent, pour être original, il faut aborder cette audace-là à un moment donné ; de s’affirmer et de se dire : moi je chante en beti. Et j’en suis fier. Je n’essaie pas de plaire. Juste montrer tellement ma fierté, donner envie aux autres d’être fiers d’eux-mêmes. A trav...