« Les visites des malades doivent être réglementées »

Dr Paul Eloundou Onomo, directeur de l’Hôpital de district d’Efoulan.

La notion de garde-malade fait-elle partie du jargon médical ? 
Avant tout, il faut d’abord comprendre que le garde-malade est une notion qui a émergé sous les tropiques. Dans les pays autres que ceux d’Afrique, le garde–malade, je n’ai pas envie de dire qu’il n’existe pas, mais il est limité à une proportion congrue. Pourquoi ? parce que dans les formations hospitalières, il y a un personnel chargé de s’occuper des malades hospitalisés. Et à ce titre, on n’a pas besoin du garde-malade soit pour acheter les médicaments ou pour aller faire des examens. Dans notre environnement, il existe du fait d’un phénomène culturel et social. Quand quelqu’un est malade, la société aime, souhaite, accepte que le patient ne reste pas seul à l’hôpital. Il y a par exemple certaines communautés qui déferlent en grand nombre pour un seul malade. Il faut aussi trouver sa justification dans le manque criard de personnel. Il est difficile pour les équipes de s’occuper totalement des malades et de pouvoir assouvir tous leurs besoins hormis ceux qui sont directement liés aux soins. Du coup, la présence des garde-malades peut avoir un sens.      

 
Quelle est la place que joue cet acteur au sein de votre dispositif ? 
Deux choses rendent difficile la gestion des garde-malades. Il y a d’abord la barrière physique. Un côté de l’hôpital est entouré d’une clôture, ce qui permet de mieux les filtrer mais de l’autre côté, ce n’est pas le cas. Ce que nous faisons, c’est de communiquer et de sensibiliser le flux de personnes de passage. Il ne faut pas perdre de vue qu’à l’hôpital, on peut prendre des microbes hospitaliers et les ramener au quartier tout comme on peut connaître le scénario inverse. Il est impératif que les visites des malades doivent être réglementées. C’est toujours extrêmement difficile de faire comprendre aux garde-malades la mission de réglementer les visites. Ils te disent que c’est eux qui paient les soins ou les médicaments. Généralement, ils ne veulent pas comprendre que le malade a besoin de repos. De plus, les soins ne peuvent pas être dispensés devant des tiers remplis dans une salle d’hospitalisation. Du coup, on a parfois besoin de parlementer et parfois d’avoir recours aux gardiens pour les exclure des salles.


L’approche pratiquée est-elle la plus efficace ? 
Ce n’est pas la meilleure, je le concède, mais il faut s’adapter à nos réalités. C’est parfois difficile la nuit lorsque les équipes son...

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