« Nous allons nous concerter pour trouver une solution »

Sur le marché actuellement, le kilogramme de viande de bœuf est vendu bien plus cher que le prix homologué par le ministère du Commerce. Est-ce une décision concertée ?
Nous avons pour tradition de nous réunir et d’échanger avec le gouvernement afin d’aboutir aux prix dits concertés. Nous constatons le changement de prix avec vous et nous allons naturellement aller vers ceux avec qui nous avons souvent l’habitude de trouver des solutions à ce genre de situation. Mais il faut relever que les bêtes sont excessivement chères. La chaîne bovine est une chaîne de valeur où chaque segment a ses réalités, ses spécificités et même ses problèmes. Nous n’avons aucun intérêt à garder une denrée périssable. Il n’y a même pas d’électricité au Cameroun pour dire qu’on va abattre et garder. Nous avons l’avantage de vendre vite quand le produit est moins cher. Mais on ne peut pas aussi vendre à perte. La réalité est que le bœuf est cher. Nous ne nous sommes pas encore retrouvés pour discuter des nouveaux prix. Le boucher a même envie de vendre à moins de 2500 F mais les conditions ne sont pas réunies.

Quelles sont ces conditions ?
C’est une chaîne de valeur. Imaginez que vous achetez une bête de moins de 270 Kg à 800.000 F, vous allez vendre le kilogramme à combien pour entrer dans vos frais ? C’est ça le véritable problème. Nous avons échangé avec les instances de régulation. Alors si on n’a pas de réponse, qu’est-ce qu’on va faire ? Vous voulez qu’on ne vienne plus avec la viande sur le marché ? Le boucher est conscient du niveau de vie des Camerounais mais on ne va pas vendre à perte. 

La réalité du marché est que les prix ont changé. Vous-allez laisser faire ?
Non. Nous sommes un Etat de droit. Cela suppose que chacun joue sa partition. On a posé nos problèmes maintenant si nos interlocuteurs sont conscients, ils vont encore nous convoquer pour qu’on essaie d’échanger autour de cette question préoccupante et les solutions peuvent émerger parce que j...