Cameroun-Vatican : des liens spirituels et diplomatiques étroits

Bien plus qu'une simple connexion diplomatique établie en 1966, c'est un partenariat spirituel profond qui unit les deux États.

De la poignée de main historique entre le président Paul Biya et le défunt pape François au Vatican le 23 mars 2017 à la signature d'un accord crucial sur le statut de l'Église catholique au Cameroun, les relations entre Yaoundé et le Saint-Siège se sont ancrées dans une histoire riche et singulière.  Fort d'une communauté de plus de 9 millions de fidèles, hissant le Cameroun au 6e rang des nations les plus catholiques d'Afrique (avec plus d'un tiers de chrétiens dans le pays), le lien avec le Vatican est palpable. La création d'un cardinal camerounais en 1988, Mgr Christian Tumi (de regrettée mémoire), en est une illustration éloquente.
Si le pape François n'avait pas encore, hélas, foulé le sol camerounais contrairement à ses deux prédécesseurs, sa rencontre avec le président Biya il y a huit ans au Saint-Siège a souligné la solidité de ces relations. Les deux hommes avaient alors salué le « respect mutuel entre les différents groupes religieux » au Cameroun, un modèle de coexistence pacifique. L'importance de la cohésion nationale, enrichie par la diversité culturelle et historique, avait également été mise en avant.
Trois ans avant cette rencontre, les efforts conjoints de Paul Biya et du pape François avaient abouti à la signature, le 13 janvier 2014 à Yaoundé, d'un accord-cadre historique qui structure juridiquement le rôle de l'Église catholique au Cameroun, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé. Ce pacte, fruit d'une volonté commune d'approfondir la coopération, a marqué un tournant décisif, scellant une entente institutionnelle durable axée sur la promotion des valeurs morales et spirituelles au service du développement du Cameroun.
Pour célébrer le dixième anniversaire de ce traité, Mgr Paul Richard Gallagher, émissaire spécial du pape François, a effectué une visite remarquée au Cameroun en novembre 2024, où il a été reçu par le chef de l'État, plus exactement le 18 novembre 2024 au Palais de l’Unité.
La disparition du chef de l'Église catholique est donc ressentie profondément au Cameroun, qui perd non seulement un leader spirituel, mais aussi un partenaire partageant une vision commune des enjeux mondiaux avec le président Paul Biya.
L'histoire de ces liens privilégiés remonte à l'aube de l'indépendance du Cameroun. En 1962, lors de l'ouverture du Concile Vatican II, le pays était déjà représenté, témoignant d'un intérêt précoce pour les orientations de l'Église universelle. La visite d'Ahmadou Ahidjo...

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