Vivre ensemble : Ngaoundéré, comme une famille

C’est dans cet esprit que les populations issues de diverses ethnies cohabitent au quotidien dans le chef-lieu de la région de l’Adamaoua.

Des femmes d’horizons divers assises chacune devant son étal au petit marché de Ngaoundéré. Au milieu des tubercules de manioc, de la farine de couscous de maïs et de manioc, du plantain, des feuilles d’okok ou du gombo. Elles papotent chacune en sa langue maternelle (fulfuldé, bassa, gbaya, ewondo, eton, bafia, bamoun) en attendant des clients dans une ambiance bon enfant. Ici, elles sont Camerounaises tout simplement et cohabitent paisiblement malgré leurs différences ethniques et parfois politiques. « Je suis commerçante dans ce marché depuis plus de 20 ans et je vis sans problèmes avec mes sœurs d’ici. Il peut arriver qu’on ne soit pas d’accord sur un sujet, mais on finit toujours par s’entendre parce que nous sommes tous des enfants du Cameroun. La preuve, nous avons de petites tontines qui m’ont permis de bâtir une case », confie l’une d’entre elles. Tout à côté, Mireille Ngo Boum, vendeuse de tubercules de manioc, ajoute : « Il n’y a qu’à voir la diversité des denrées alimentaires que nous vendons pour confirmer la réalité du vivre ensemble. Tous nos clients trouvent toutes sortes d’ingrédients pour concocter des menus variés. A Ngaoundéré, nous sommes comme une famille avec ses joies et ses peines. Je me sens plus à l’aise ici que chez moi à Makak dont je suis originaire ».
A Ngaoundéré, on retrouve aussi de nombreux chefs de communautés intronisés et reconnus par le Lamido de Ngaoundéré, S.M Mohamadou Hayatou Issa. Dans ce sillage, le chef de la communauté des ressortissants de la Haute-Sanaga, Lucas Ngong Omgba est le plus connu de tous, de par sa fonction de secrétaire diocésain. Né dans le chef-lieu de l’Adamaoua il y a une soixantaine d’années, il a d’abord quitté cette ville alors qu’il était en classe de CEI, suite à l’affectation de son père à Douala où il a passé son adolescence jusqu’au moment où il a pu trouver un emploi. A la perte de son travail, il revient à Ngaoundéré en 1997. « A mon retour, la communauté que je dirige aujourd’hui était conduite par un chef, le deuxième. Nos parents se sont installés ici depuis l’indépendance et ont créé cette communauté dont je suis le troisième leader depuis 2008 », explique-t-il. 
Au quartier Baladji, très populaire, cette communauté de plus de 2000 âmes a vu grandir tous les enfants issus de la Haute-Sanaga. « Ici, on retrouve aussi d’autre...

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