« C’est une évolution vers une gestion plus intégrée du passage aux frontières »

Paule Assoumou Koki, Directeur général de l’Autorité aéronautique.

Madame le Directeur général, le président de la République vient d’approuver et de rendre exécutoire le programme national de facilitation du transport aérien. En quoi consiste concrètement ce programme ? 
Le Programme national de facilitation vise à améliorer l’efficacité des procédures aux frontières, à réduire les délais pour les passagers, les équipages et le fret, et à renforcer la coordination entre les différentes parties prenantes — autorités de l’aviation civile, douanes, immigration, santé publique, etc.  Pour cela, il faudra faire travailler ensemble des entités aux missions différentes et parfois aux cultures administratives distinctes. Il est prévu de renforcer les capacités humaines, moderniser les infrastructures, introduire de nouvelles technologies. Enfin, la sensibilisation des agents sur le terrain est essentielle pour que les changements soient bien compris et appliqués. L’objectif global est d’améliorer l’expérience passagers et d’accélérer le congé des marchandises dans nos aéroports et donc d’améliorer leur compétitivité, dans un contexte national de croissance soutenue du transport aérien. 


Est-ce à dire que jusqu’ici on faisait de la navigation à vue ? 
On ne parlerait pas nécessairement de « navigation à vue », mais il est vrai que les efforts en matière de facilitation étaient jusqu’ici souvent fragmentés ou traités de manière sectorielle. Chaque administration — douane, immigration, santé, sécurité — agissait selon ses propres priorités, avec parfois peu de coordination interinstitutionnelle. Le Programme national de facilitation vient justement structurer cette action collective, en instaurant un cadre cohérent, aligné sur les normes internationales, et en favorisant une meilleure synergie entre les acteurs. C’est une évolution vers une gestion plus intégrée et plus performante du passage aux frontières.


Qu’est-ce qui va fondamentalement changer dans les aéroports du Cameroun ? D’abord pour le personnel et les autres acteurs ? Ensuite pour les passagers ? 
Pour tous les acteurs du système aéroportuaire, on a maintenant un cadre formel de collaboration, tant au niveau national qu’au niveau local sur chaque aéroport. Il faut rappeler que le programme s’applique à l’ensemble des acteurs de la plateforme aéroportuaire, soit une vingtaine d’administrations et institutions, ainsi qu’aux compagnies aériennes. 
Pour les passagers, ce qui va changer fondamentalement sera lié à la mise en place de systèmes d’échanges de données sur les passagers, à savoir un système de Renseignements Préalables Concernant les voyageurs et les dossiers de données passagers, avec l’obligation aux compagnies aériennes de transmettre aux pouvoirs publics ces informations.
Les technologies devront jouer un rôle central dans la mise en œuvre de ce programme, avec une plus grande dématérialisation des documents de voyage, le traitement automatisé des données, l’identification biométrique, et l’i...

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