« La science est à la base de notre quotidien »

Pourquoi avez-vous choisi le thème du « One Health » pour cette Fête de la science ?
L’Institut de recherche pour le développement (IRD) est un organisme français qui fait de la recherche dans les pays en développement. Nous avons pour missions de promouvoir une recherche d’excellence dans les pays avec lesquels nous collaborons et de faire en sorte que les résultats de la recherche soient rendus et pris en compte dans la gouvernance. Au niveau de l’Afrique centrale et notamment du Cameroun, nous travaillons beaucoup dans deux grands secteurs : la santé et l’environnement. On fait la connexion avec la santé. Dans ce domaine, l’IRD excelle par des travaux, notamment dans les forêts du Bassin du Congo sur lesquelles on a un peu moins de connaissances que dans les deux autres grands massifs que sont l’Amazonie et l’Asie du Sud-Est. Il y a donc un investissement international, notamment de la France, pour accroître, instrumenter ces forêts et pour les étudier, de façon à savoir leur rôle en termes de séquestration de carbone, de santé globale de l’humanité et de tout ce qui est vivant. Nous avons choisi de parler de « One Health » parce que l’essentiel des recherches dans la réserve de Campo-Ma’an est centré sur la santé, la zoonose. On a des cohortes de gorilles qu’on suit depuis des années. Il y a des missions qui se passent pratiquement toutes les semaines avec un suivi pluriannuel des animaux, avec des découvertes de nouveaux virus.

Quels sont les principaux résultats présentés après 30 ans de recherche ici à Ma’an ?
Les maladies infectieuses sont la cause de 10 millions de morts par an, de 50% des décès en Afrique. Il se trouve que 75% de ces maladies viennent des animaux. Ce sont donc des zoonoses. Le foyer le plus important au monde, où la transmission entre les animaux et l’homme se fait, ce sont les forêts d’Afrique centrale. La réserve de Campo-Ma’an est une réserve où on trav...