Vacances : le contrôle parental en mode veille

C’est la période des vacances. Depuis quelques semaines déjà, les habitudes ont changé dans les familles. On ne quitte plus le domicile au pas de course, et de bonne heure, pour ne pas être en retard ou rater le passage du bus de ramassage. Les campus scolaires sont donc moins bondés. Par ailleurs, dans le supérieur, on lorgne les dernières évaluations et ce sera campus désert. Le pays va donc vivre, des mois durant, les palpitantes activités des vacances, grand moment de détente pour les principaux concernés (écoliers, élèves, étudiants, certains personnels enseignants…), mais aussi période d’inquiétude pour certains parents. On le sait, vacances riment avec repos. Mieux, répit pour les uns et les autres. La météo de ce côté est donc propice au divertissement et souvent aussi à des randonnées pour ceux qui peuvent encore se le permettre. C’est surtout le moment propice pour les grands regroupements, plus connus sous le nom de réunions de famille. Mais de plus en plus, le quotidien affiche un véritable transfert d’activités de bouillonnement des campus vers les familles. 
Il y a en ce moment une intense pression sur le garde-manger de maman, et le retour de papa, le soir, est passé au peigne fin. Munis de détecteurs de provisions, les vacanciers sont régulièrement de sortie à chaque descente de voiture. Les patrouilleurs de service traquent alors pêle-mêle : friandises et autres amuse-gueules. Souvent en cas d’oubli d’approvisionnement, les « vacanciers-inspecteurs » émettent de vives protestations à la moindre absence du pain, du jambon, du fromage et autre beignets. Si, pour l’instant, les retrouvailles sont encore chaleureuses, nombre de responsables de famille réfléchissent déjà sur le prochain point de chute de ces amis vacanciers, un peu trop exigeants sur le contenu de leur assiette.
A qui donc refiler cette patate chaude ? A grand-mère ? A une lointaine cousine du village ? La « déportation » des vacanciers ne se fait plus avec autant d’aisance qu’auparavant. Triste constat.  Dans la plupart des cas, la grand-mère, notre adorable « Mbombo », est, elle-même, appelée à faire valoir ses droits à la retraite en ville. Elle est chez tantine Martine, donc le village n’est plus la première option pour tout le monde. On va peut-être essayer la cousine du côté maternel, sauf que là-aussi, avec la ruée vers le cacao, un planteur fortuné l’a arrachée à la vie austère de son village pour la préparer à une éventuelle vie de millionnaire dès la prochaine récolte. En définitive,  on va se résoudre à gérer les caprices des amis vacanciers ici en ville, près du contrôle parental. C’est mieux. Là encore problème. Les parents, eux, continuent de vaquer à leurs occupations. Conséquence : personne pour garder un œil sévère sur ces vacanciers qui, au fil des semaines, prennent des rondeurs. Pire, deviennent réfractaires aux directives des aînés qui, eux-mêmes, sont connectés sur Tik Tok ou à ses « cousins » de l’heure, à longueur de journée.
 Oui, les écrans, tablettes, téléphones et autres programmes Tv adulés par les jeunes sont de sortie. Mais qui pour contrôler la télécommande ? Ou l’accès de nos enfants à des sites interdits, pour ne pas dire nocifs pour leur âge ? Maigre consolation cependant : la préoccupation n’est pas seulement camerounaise. En France aussi, on est vent debout contre le libre accès des « ados » aux écrans. Mais revenons au triangle national pour rappeler que l’enfant d’aujourd’hui est le ...

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