« Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement »

Djonou François, président de l’Interprofession avicole du Cameroun.

Quelles stratégies mettre sur pieds pour soutenir la filière avicole qui bat actuellement de l’aile au Cameroun ? 
Depuis l’année 2018 qui peut être considérée comme l’âge d’or de l’aviculture au Cameroun, la production ne cesse de dégringoler parce qu’elle est depuis lors secouée par de multiples crises comme la grippe aviaire, la guerre en Ukraine, le dérèglement climatique, etc. Ces deux derniers facteurs ont entraîné l’indisponibilité du maïs et du tourteau de soja sur le marché, rendant leur prix inaccessible. Comme conséquence, les coûts de production sont élevés et les produits de volaille moins attractifs sur le marché local et à l’étranger. La solution idéale est d’agir sur les coûts des intrants que sont particulièrement le maïs et les tourteaux de soja.
Comment permettre aux éleveurs, frappés par les différentes crises sanitaires et autres conflits, de se relever et remettre leurs activités sur les rails ?
En l’état actuel des choses, nous pensons que les pouvoirs publics doivent soutenir la filière avicole pour permettre la relance. La plupart des acteurs ne peuvent plus tenir pour longtemps si l’Etat n’intervient pas. Nous sommes néanmoins en pourparlers avec le ministère de l’Elevage, le ministère de l’Economie et les services du Premier ministre pour trouver des solutions visant à soulager les acteurs.


L'importation des intrants est-elle une solution idoine quand on sait que la production locale peut réduire les charges fiscales à l'Etat qui a déboursé environ 161 milliards de F entre 2021 et 2022 pour les importer ?
Les crises que je viens d’évoquer, notamment la guerre en Ukraine et le dérèglement climatique ont entraîné une hausse des coûts d’engrais et la faible production locale de maïs. L’offre en maïs reste très faible depuis environ trois ans. Le prix de cette céréale permettant de produire à un coût intéressant est de 160 F le kilogramme. En 2024, son prix a atteint 350 F pour un intrant qui entre à près de 60% dans la production de l’aliment. Son prix cette année reste encore à 250 F. Il est encore très élevé. L’importation et la subvention des taxes est la solution inévitable. 


Quelles autres actions menez-vous en interne pour éviter l’asphyxie de la filière avicole ?
D’une manière générale, nous nous attelons à sensibiliser les aviculteurs pour qu’ils n’abandonnent pas l’activité car c’est la voie qui a été suivie par la plupart. Nous conseillons la r&eacut...

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