« C’est la période des annonces, des tractations et des positionnements »
- Par Yvan BOUNOUNG
- 09 juil. 2025 10:12
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Pr. Jean Daniel Bombela, maître de conférences à l’Université de Yaoundé II-Soa .
Comment appréciez-vous l’effervescence observée au sein des partis politiques, au fur et à mesure que la convocation du corps électoral en lien avec l’élection présidentielle avance ?
L’objectif ordinaire d’un parti politique est la conquête du pouvoir. Il est alors normal que l’approche d’une échéance électorale comme celle de l’élection présidentielle soit un moment d’effervescence au sein de ces appareils politiques. Ce qui retient davantage notre attention se trouve dans la place que prennent dans le jeu électoral à venir les dynamiques préélectorales. Ces dynamiques figurées par l’effervescence que vous observez renseignent au moins sur deux ou trois choses.
D’abord sur la place de plus en plus croissante que prend la période préélectorale sur la vie électorale proprement dite. Cette période se donne à voir comme le lieu des différentes annonces, des tractations, des transactions multiples et diverses, des positionnements individuels et collectifs. Les initiatives de formation des alliances, la constitution ou la dislocation des coalitions font de cette période le moment déterminant de l’élection. Ensuite, il y a l’enjeu de cette élection. En effet, l’effervescence est aussi liée à l’enjeu de l’élection présidentielle qui apparaît pour certains comme l’élection de la rupture avec un système gouvernant qui a duré et, par d’autres, comme une élection de continuité. Dans tous les cas, l’élection présidentielle de 2025 n’est pas une élection comme les autres. Elle est marquée par un régime de possibilité tant pour les tenants actuels du pouvoir en fil d’attente que pour les postulants au pouvoir. Si l’effervescence que l’on observe chez les premiers est dominée par l’expression d’une loyauté continue et la dénégation des ambitions personnelles, la multiplication des pôles de « remplaçabilité » et la surenchère discursive caractérisent celle des seconds. Cependant, cette effervescence, faut-il le souligner, n’est pas que politique. Elle est aussi sociale. Les sorties des membres de la société civile, les paroles des évêques de l’église catholique témoignent de ce que le corps social est attentif à tout ce qui se joue au sein et entre ces formations politiques.
On a récemment noté le départ de certains alliés du RDPC, on note aussi des tractations en vue de probables alliances se dessiner, tant au sein du parti au pouvoir que chez ceux de l’opposition. Quelle analyse suscitent ces différents contacts ?
Il faut dire de prime abord que la sortie ou la dénonciation des accords entre les alliés du RDPC et celui-ci ne doit pas donner lieu à des formes d’interprétations excessives. Depuis 2018, ces partis gouvernent avec le RDPC et sont comptables des résultats obtenus. J’y vois plus un calcul politique circonstanciel qu’une véritable rupture. L’élection de 2025 s’approche. En cas de victoire du RDPC ou pas, il faut rebattre les cartes des rétributions. En dénonçant les alliances et en sortant du gouvernement à quelques semaines seulement de la convocation du corps électoral, les entrepreneurs politiques à la tête de c...
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