Production laitière : au compte-gouttes

Le Cameroun a un énorme potentiel en matière de production de lait. Cependant, plusieurs difficultés empêchent à la filière de fournir une quantité correspondant à la demande locale. Selon Hayatou El Hadji Souley, président de l’interprofession lait du Cameroun, ces problèmes sont de divers ordres. Il y a notamment le système d'élevage, la génétique, le suivi vétérinaire et l’alimentation, entre autres. En ce qui concerne le système d'élevage, la majorité des exploitations sont dans le système traditionnel, avec des pratiques telles que la transhumance où les animaux doivent parcourir de longues distances à la recherche du fourrage et de l'eau. Dans ce cas de figure, il est très difficile de produire du lait. « Déjà, l'animal en question ne peut pas produire assez, et en même temps il est pénible de capitaliser le peu qu’il produit. Or, pour produire du lait, il faut être dans un système d'élevage plus moderne (intensif ou semi-intensif) accessible et en périphérie des zones de consommation », explique Hayatou El Hadji Souley. Par ailleurs, le cheptel bovin local est constitué à près de 98% de zébus ayant une production moyenne de lait d'environ deux litres de lait par bête et par jour. Pratiquement impossible donc de faire de l'industrie laitière avec ces races destinées à la consommation domestique, ce d’autant plus que le cheptel laitier disponible n'est pas  important malgré les efforts du gouvernement qui a favorisé l’importation de 495 génisses gestantes de race Montbéliarde à fort potentiel laitier. 
Côté santé, le suivi vétérinaire dans les exploitations laitières reste encore insuffisant par manque d’acteurs qualifiés. La production laitière au Cameroun se heurte également au souci de l’alimentation qui est la difficulté la plus importante. « A l'heure actuelle, nous ne disposons pas de fourrage en quantité et en qualité pouvant soutenir la consommation des vaches laitières sur toute l'année. Malheureus...