Médias : un rôle sensible

Le communiqué du président du Conseil national de la communication (CNC), Joseph Chebongkeng Kalabubsu, du 14 juillet dernier relatif aux dérives médiatiques ne pouvait pas mieux tomber. Notamment en cette période électorale où l’effervescence au sein des partis politiques et même de l’opinion est de plus en plus perceptible. Le mercure va monter d’un cran à l’approche de l’échéance du 12 octobre prochain, date à laquelle les électeurs seront appelés à élire le nouveau président de la République. Quoi de plus normal que de rappeler aux différents acteurs de la scène médiatique leur rôle, entendu ici comme ce que la loi spécifie comme ligne de conduite.
À ce titre, le président du CNC précise dans sa sortie la ligne à ne pas franchir, en appelant les médias, toutes catégories confondues, à une vigilance accrue « sur les risques de radicalisation des discours incitant à la violence, à la sédition, à la haine et à la désinformation, propagés tant dans les médias traditionnels que sur les plateformes numériques », peut-on lire dans le document. Il y est aussi indiqué que l’usage ou la présence de ces manquements dans les différents éléments publiés pourrait nuire à « la paix, la stabilité et la cohésion sociale, piliers fondamentaux de notre nation ». Louis Marie Kakdeu, expert en science de l’information, va dans le même sens. « Il y aura beaucoup de fake news et d’attaques personnelles pendant la période électorale. La précaution à prendre par les médias serait d’éviter d’être des vecteurs de fake news et de discours de haine, de manipulation des masses ». Il ajoute par ailleurs que « les médias devraient veiller à l’équilibre de l’information, en évitant de favoriser tel ou tel parti. Pratique qui peut être, dans le décompte final, un mécanisme de fraude électorale. Il faudra aller à la source, vérifier l’information avant de la publier ».
Les professionnels des médias sont de ce point de vue invités à une rigueur exemplaire dans la vérification de faits, à privilégier une information juste, équilibrée et objective, à faire preuve de retenue et de responsabilité dans leurs communications, en privilégiant des messages qui fédèrent plutôt que ceux qui divisent, et en condamnant fermement toute incitation à la violence, ajoute l’institution dont la mission est de garantir un environnement sain, responsable et au service du bien commun. Pour le Pr. Laurent Charles Boyomo Assala, enseignant en sciences de l’information et de la Communication, le rôle des médias pour éviter les dé...