Climat politique au Kenya : pourquoi la tension

La tension n’est pas totalement retombée depuis les manifestations du 25 juin dernier au Kenya. Plusieurs sources font état de 16 personnes qui auraient perdu la vie et plus de 400 autres blessées. De nombreux dégâts matériels ont également été enregistrés. Les manifestants entendaient rendre hommage aux victimes du mouvement de contestation de juin et juillet 2024. Par la suite, le 7 juillet dernier, d’autres affrontements ont éclaté lorsque des manifestants voulaient commémorer la journée de Saba saba (« Sept, sept » en swahili, en référence au soulèvement pro-démocratie du 7 juillet 1990). La police déployée en grand nombre avait coupé les principales voies d'accès à Nairobi. La Commission nationale des droits humains (KNCHR), institution publique indépendante, parle d’au moins 31 morts, 107 blessés, deux disparitions forcées et de 532 arrestations. Certaines figures de l’opposition, à l’instar de Rigathi Gachagua, ancien vice-président de l’actuel président de la République, William Ruto, ont appelé au boycott de « toutes les entreprises, tous les services et toutes les institutions détenus, exploités ou publiquement liés à ce régime » qu’ils qualifient d'« hostile ». L’opposition qui n’entend pas reculer, a également fait savoir qu’elle ne va non plus capituler. Un bras de fer oppose gouvernement et opposition. 
De leur côté, les autorités kényanes y voient une volonté de déstabilisation des institutions à travers les manifestants poussés à la rue. Ce qui a amené le président de la République, au cours d’une récente sortie, à mettre en garde ces derniers quant à leur projet. « Ils veulent semer le chaos, organiser des manifestations, brûler des biens, provoquer le désastre afin de renverser le gouvernement avant 2027.  Nous sommes dans un pays démocratique. Vous ne pouvez pas nous dire que vous voulez semer le chaos et renverser le gouvernement &...