Financement des études à l’étranger : là où le bât blesse…

Aujourd’hui, Aurélie vivote grâce au petit commerce qu’elle exerce au marché Ndogpassi où elle tient une mercerie. C’est au prix d’énormes sacrifices qu’elle a rouvert les portes de ce commerce. Ce, après avoir remboursé près de 3,5 millions empruntés en 2024 dans des tontines pour financer les études d’Arnaud son fils, qui voulait lui aussi aller étudier, voire travailler à « Mbeng », comme deux de ses amis du quartier. Sous pression, Aurélie avait cédé à la proposition d’une sœur en Christ qui lui avait indiqué un « tuyau » : leur pasteur… Le rêve de voir son fils étudier à l’étranger a tourné court.
Albert, lui, s’est réfugié aux Etats-Unis il y a quelques années. Il était à la tête d’un réseau d’arnaque de parents qui désiraient envoyer leurs enfants à l’étranger pour les études. Si l’activité a porté des fruits au départ, elle s’est vite transformée en une véritable opération de cybercriminalité, avec de fausses adresses universitaires.
Ces deux cas illustrent à suffisance les risques auxquels parents et enfants sont exposés dans la course effrénée vers les études à l’étranger. Quand bien même les familles trouvent la bonne voie, ils font face à d’autres contraintes : la discontinuité des financements, notamment pour les bourses privées ou communautaires, qui ne couvrent parfois qu’une partie de la formation ; les retards de paiement ou coupures subites de bourses, qui plongent les étudiants dans la détresse et la précarité ; le coût élevé des études pour les étudiants internationaux non-résidents, notamment au Canada, aux Etats-Unis, en Australie ou au Royaume-Uni, où les frais peuvent excéder 20 000 à 50 000 € par an (13 600 000 à 34 000 000 F). Il y a aussi le rêve illusoire selon lequel...