Passé colonial Cameroun-Allemagne : Marilyn Douala Bell interpelle les jeunes

Après Yaoundé, l’exposition historique « Il était une fois la naissance du Staat Kamerun 1884-1914 » a officiellement pris ses quartiers le 7 août 2025 au Palais de la culture sawa, au boulevard du Ngondo, anciennement boulevard de la Besseke. Un projet est porté par Doual’Art, le Musée national du Cameroun, la Communauté urbaine de Douala, le Museum am Rothenbaum – Kulturen und Künste der Welt (Markk) de Hambourg, le ministère allemand des Affaires étrangères, l’ambassade d’Allemagne au Cameroun et le Goethe-Institut. Un dialogue entre le passé et le présent à travers des objets culturels, des œuvres d’art et des archives pour édifier les visiteurs sur les racines du Cameroun. La princesse Marilyn Douala Manga Bell, présidente de Doual’Art fait partie du collège de trois curateurs camerounais de l’exposition. Son regard est davantage tourné vers une cible jeune afin que celle-ci s’approprie la mémoire collective.

Quelle est la genèse de ce projet ?
Ce travail a commencé en 2019. Au départ, le projet n’était pas destiné au Cameroun. Il était destiné aux Allemands en Allemagne. Mais lorsque nous avons mis le pied dans le projet, nous avons très vite décidé qu’il devait s’adresser à la jeunesse camerounaise. Nous avons réussi à présenter une première vague de cette exposition à Hambourg, qui avait beaucoup plus de textes. Aucun Allemand ne connaissait cette histoire commune. Quand l’exposition est venue au Cameroun, il a fallu qu’on change de paradigme. Et après avoir montré cette exposition au musée national à Yaoundé, maintenant à Douala, je suis vraiment satisfaite du résultat auquel nous sommes parvenus, de mettre en dialogue des artéfacts, des archives, cartographies avec des œuvres d’art contemporain parce que les uns complètent et parlent avec les autres. Cette interculturalité entre ce que les Allemands nous ont pris, mais aussi ce qu’ils nous ont apporté, nous permet de regarder notre passé de manière frontale. Nous pouvons pleurer, mais nous pouvons puiser dans ce passé la force de regarder notre présent. Ce qui s’est passé hier n’est pas très éloigné de ce que nous avons aujourd’hui, c’est-à-dire la construction des villes, les infrastructures, la relation au pouvoir. Les Camerounais doivent comprendre quand et comment ça a commencé.

Cette exposition est-elle une évolution de celle sur Rudolf Douala Manga Bell à Hambourg en 2021 ?
C’est une exposition totalement différente, mais elle est partie de là. Beaucoup d’objets à disposition ici viennent de l&rsquo...