Arnaque, chantage et usurpation d’identité: Prisonniers et chefs de gangs

Au bout du fil ou derrière de faux profils Facebook, ils extorquent de l’argent aux citoyens, malgré les multiples appels à la vigilance des autorités.

Il est 1h, dans la nuit du 3 au 4 avril dernier, quand Marc Omboui, enseignant retraité, reçoit un appel des plus intrigants. Au bout du fil, un inconnu et des complices menacent de mettre sa concession à feu et à sang. « Ils criaient et grondaient au téléphone en me disant qu’ils arrivent pour tout casser chez moi », se souvient le septuagénaire. Inquiet, le chef de famille contacte la brigade de gendarmerie de Mewoulou, à Yaoundé VI. Les pandores lui demandent de faire signe à la moindre inquiétude. Une équipe de cette unité viendra en intervention aussitôt. Bien que personne ne se soit présenté cette nuit, l’homme convoquera frères et sœurs au petit matin pour en parler. Et là, l’un de ses frères confie avoir subi ce type de menaces. Cinq ans après qu’il a déposé une plainte contre inconnu à la brigade de Mbankomo pour vol dans sa concession, des inconnus se faisant passer pour des gendarmes le contactent, lui font savoir qu’ils ont localisé les personnes qui l’avaient cambriolé, et qu’il faut du carburant pour aller les interpeller. « J’ai contacté le commandant de brigade qui m’a dit qu’il n’en était rien. Très souvent, il s’agit de personnes qui rackettent des citoyens depuis les prisons », confie le frère cadet de Marc. Si les malfrats n’ont rien obtenu dans ces deux tentatives, la délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) enregistre souvent des cas d’escroquerie aboutis via l’usurpation de titre et d’identité, avec à la manœuvre des détenus et pour la plupart des récidivistes. C’est le cas d’un gang de sept membres. Abdul Aziz, l’un d’entre eux, purgeait déjà 15 ans de prison ferme pour vol aggravé. Ses complices et lui, interpellés et déférés au parquet le 29 mars dernier, se faisaient passer entre autres pour de hauts commis de l’Etat. Ils usurpaient le nom et le grade du directeur de la Santé à la DGSN, Dr Eliane Sylvie Bilounga. À travers un faux profil Facebook et des numéros de téléphone, ils escroquaient des candidats au concours de la police. Pareil pour Achille A., multi-récidiviste et incarcéré à la prison centrale de New Bell à Douala. En 2020 il va se faire passer pour le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature. En 2021, il usurpe les titres des ministres des Mines, puis de l’Eau et de l’Energie. L’année suivante, il «devient » procureur général près la Cour d’appel du Centre, et en 2024, il arbore la casquette de ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé de la coopération avec le Commonwealth, celle du ministre des Finances et même du « Minister Forestry ». Il en est de m&e...

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