« Nous voulons produire des compétences ajustées aux besoins du marché »

Pr. Roger Tsafack Nanfosso, recteur de l’Université de Dschang.

Monsieur le recteur, l'année académique 2025-2026 s'ouvre avec une annonce forte du chef de l'État, à savoir la réouverture des études doctorales. Quelles sont les dispositions prises à l'Université de Dschang en vue de la mise en œuvre de cette annonce ?
L'Université de Dschang se réjouit comme toutes les autres de cette annonce présidentielle qui ouvre de nouvelles perspectives à la formation doctorale dans notre pays. Le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur a organisé une réunion pour la mise en œuvre de cette annonce, en prenant appui sur les propositions qui lui avaient été faites par la Conférence des chefs des institutions universitaires (CONCIU) que j’ai l’honneur de présider. A l’issue de cette réunion, l’Université de Dschang a commis un communiqué invitant les étudiants désireux de candidater à une inscription en thèse à déposer leurs dossiers qui seront étudiés par les instances idoines de l’école doctorale, en fonction des critères internes à l’Université et surtout ceux issus de la concertation avec le ministre d’Etat. Les conditions d’admission ont été définies et les quotas par enseignants de rang magistral seront respectés. Les listes des étudiants retenus seront publiées dans les prochains jours.


La professionnalisation des enseignements et la création d'emplois restent des enjeux majeurs à l'issue des études universitaires. Comment entendez-vous aborder cette double problématique au cours de cette année ?
L’Université de Dschang s’est inscrite depuis 2017 dans une logique de professionnalisation des enseignements et de création d’emplois pour adresser la lancinante question de l’employabilité de ses diplômés. L’innovation inscrite dans le concept de « l’Université entrepreneuriale » qui figure désormais dans la nouvelle loi d’orientation universitaire en dynamise la réalisation. De manière directe, nous avons créé une entreprise universitaire (le GIE-UDs) qui opère dans les domaines de l’édition (avec la Dschang University Press) mais aussi dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et de la consultante. De manière indirecte, nous avons créé deux incubateurs (le CATI2-UDs et la Chaire Pierre Castel) qui nous permettent de prendre appui sur les mémoires et thèses de nos étudiants pour y déceler de potentiels idées d’entreprises, les sélectionner, les incuber et partir de là pour créer des entreprises viables. A ce jour, notre Université a déjà porté la création de 150 startups (dans les domaines des TIC, de l’agriculture, des minéraux, etc.) qui ont engendré 350 emplois permanents et 600 emplois à temps partiels ou saisonniers. Dix de nos startups viennent d’ailleurs de recevoir un financement de l'ambassade de France à hauteur de 10.000 euros (environ 6,5 millions de F) chacune. Nous avons récemment achevé avec l’accompagnement du PNUD, la formation de 300 éco-entrepreneurs et 70 producteurs de briques de terre qui peuvent ainsi s’autonomiser. Le ministère des Mines, de l’Industrie, et du Développement technologique, vient d’ailleurs de reconnaître nos efforts en nous faisant don d’un important matériel de prototype et des outillages pour la réalisation des prototypes, très utiles pour nos entrepreneurs en herbe. Notre Université continuera dans ce sens pour nous assurer que l’étudiant peut recevoir à la fin de sa formation, deux diplômes si l’on peut dire: un parchemin sanctionnant sa formation et une entreprise-clé en mains.


L’Université de Dschang garde un rang honorable dans le classement des institutions universitaires africaines. Quels sont les leviers essentiels pour l'amélioration de cette performance ?
Les leviers sont nombreux et coutumiers à l’Université de Dschang. La recherche de haut niveau c’est-à-dire des publications qui tutoient la frontière de la connaissance, une émulation permanent...

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