L’incivisme, ce cancer

Alors que le pays fourmille d’initiatives en cette période festive, on observe un vent contraire dans les comportements des uns et des autres en ville. C’est vrai que la ville n’a pas beaucoup d’accointances avec la quiétude mais il y a des attitudes qui indisposent de plus en plus dans notre espace urbain. Le Cameroun connaît un boom démographique dans ses principales villes. Douala et Yaoundé par exemple sont en train de faire disparaitre les villages qui les encerclaient jadis. Ici et là, poussent des villas décentes, avec pour effet d’entraînement une viabilisation enviable. Il est bien loin le temps où, on se donnait rendez-vous dans l’unique supermarché du centre urbain pour faire ses emplettes. Aujourd’hui, les grandes surfaces, la grande distribution ont trouvé chacun à côté de sa maison. Les banques, les centres de fitness, les stations-service et même les snacks font progressivement disparaître les « tourne-dos ». 
Seulement une ville ne se singularise pas uniquement par le béton, l’acier et les baies vitrées. Il y a aussi nos manières de vivre. Ces habitudes qui distinguent le villageois du citadin. En ce moment, on vit avec une certaine consternation le glissement progressif vers l’incivisme en ville. Les autorités parlent de désordre urbain pour habiller ces manières honteuses que nous déportons de nos villages vers la ville. Chacun est témoin du fameux « Tu sais à qui tu as affaire ? » qui fait office de passe droit dans la capitale politique. Et pas que. Dans chacune de nos villes, les citoyens s’échangent parfois des civilités avec des insultes, des méchancetés. Les groupes WhatsApp sont des défouloirs où on rivalise de grossièretés, avec en prime des publications obscènes au grand mépris des règles de bienséance. Pire, de plus en plus, des jeunes gens, assis sur leurs certitudes, manquent, sans crainte, de respect à leurs ainés. Les cas d’agressions de cette tranche d’âge alimentent au quotidien la chronique des faits divers.
 A côté de ce tableau peu élogieux, les édifices publics subissent régulièrement des actes de vandalisme, le patrimoine routier est naturellement pris en otage par des commerces et des commerçants qui ne comprennent pas qu’on leur demande de céder ces espaces à la circulation des véhicules. Ce phénomène s’observe dans tous les grands marchés de notre pays où les agents de la police municipale sont réduits à un rôle de spectateurs de peur de subir un lynchage. Tout se passe en tout cas comme si nous sommes toujours en train de refuser la modernité. Combien de fois entend-on des rappels à l’ordre adressés aux passagers pour un usage modéré du téléphone lorsqu’on emprunte par exemple un bus VIP ? Sauf que malgré ces alertes, vous avez des messieurs et dames qui organisent une conférence au téléphone en plein voyage comme si leur conversation intéressait la terre entière.
Le civisme doit nous aider à sortir de ces déviances. Il doit surtout nous inciter à ne plus « arroser la nature » mieux à pr...

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