« Un peintre profondément urbain »
- Par Rita DIBA
- 23 Dec 2025 13:24
- 0 Likes
Hervé Yamguen, plasticien.
Comment Koko Komegné a-t-il impacté l'univers artistique camerounais ?
Il était un artiste de la rupture. Avant, on observait dans l’univers camerounais une peinture qui était presque une peinture exotique, le pont sur le Wouri, le soleil, les villages lacustres, des représentations de ce genre. Très peu d'artistes étaient rentrés dans la modernité qui était en train de se faire sur le continent africain. Et Koko a amené vraiment cette rupture-là, celle d’un artiste qui est parti des Grassfields et qui avait une connaissance plus ou moins de sa culture. Il est venu avec tout ce bagage culturel, en utilisant les masques pour peindre, en développant tout un langage extrêmement complexe qui cadrait aussi avec l'Afrique, la musique moderne, le jazz, la rumba… Et ces sonorités-là lui inspiraient la couleur, les vibrations des couleurs. Koko a été un peintre tellement amoureux de la couleur, de la musique, que cela se voyait dans les reflets de ses œuvres.
En plus de la peinture, quelle place avait la sculpture dans l’œuvre de Koko Komegne ?
Dans la peinture, il développait le courant qu'il appelait la diversion optique. Cette diversion optique étant arrivée presque à bout, il a voulu passer à une espèce de tridimensionnalité de la forme et ne plus rester dans la façon par laquelle nos pères ont développé la statuaire. Il s'est dit qu'il allait développer un concept qu'il appelait la Compil'Activ. La Compil'Activ signifie que vous prenez plusieurs objets que vous compilez, assemblez et vous leur donnez un sens, une forme. Il est resté dans quelque chose d'extrêmement brut qui est aussi une métaphore de la ville. Quand tu circules dans les quartiers, tu vois les maisons en planches, les tôles en aluminium et puis des choses ramassées par-ci, par-là. Il mettait tout cela en forme et sortait des sculptures magnifiques. Koko est resté très attaché à la sculpture. Il disait que la sculpture est l'espace-mère des arts plastiques.
Quel héritage doit-on garder de lui aujourd’hui ?
Ce que Koko laisse à la postérité, c’est son œuvre. Sur le temps, il faut réellement se pencher sur cette œuvre-là pour lire l&rsq...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)



Commentaires