Produits alimentaires: Alerte à la fraude

La pratique de la falsification des dates de péremption se propage dans les petits commerces de Yaoundé mettant en danger le bien-être des consommateurs.

Gagner à tout prix : tel est la devise des commerçants de Yaoundé. Dans les boutiques de quartier, les snacks bars et les petits commerces alimentaires de la ville, la falsification des dates de péremption est devenue un véritable fléau. Biscuits, chocolats, boissons gazeuses, eaux minérales, huiles végétales… aucun produit n’est épargné. Le goût altéré est souvent le premier signe révélateur. « Le weekend dernier, je suis allée boire un verre dans un bar avec des amis. J’ai commandé une bouteille de jus. En apparence, la boisson semblait en bon état. La date de péremption, bien qu’un peu floue indiquait mars 2026. Pourtant, à la dégustation, c’était désagréable. Cette boisson, censée être gazeuse, n’avait plus de bulles. Il y avait même des résidus au fond de la bouteille », raconte Céline Feugue, étudiante. Ce type de témoignage devient fréquent. Certains commerçants n’hésitent plus à recourir à des méthodes douteuses pour tromper la vigilance des consommateurs. Lionel Ambadzan, propriétaire de plusieurs boutiques dans la ville, confie : « Il y a quelques mois, l’un de mes vendeurs a failli me causer de graves ennuis. Je donne toujours consigne à mes employés, de se débarrasser des produits périmés, mais ce vendeur, en quête de gains faciles, utilisait du dissolvant pour effacer la date de péremption sur les emballages de biscuits, chocolats et autres, avant d’apposer une nouvelle date à l’aide d’un tampon contrefait », explique-t-il. La falsification des boissons suit le même principe mais avec des techniques différentes. « Un jour, j’ai surpris mon fils au bar en train d’effacer la date de péremption des jus avec une lime à ongles. Il m’a expliqué qu’après, il réécrivait une nouvelle date avec un compas. Ce n’était pas la première fois. Il aurait appris ça sur Facebook. Je l’ai alors écarté pour protéger mon business », raconte une commerçante. Certains vendeurs rejettent cependant la responsabilité sur leurs fournisseurs. « Ce n’est pas entièrement de notre faute. Parfois, lors de la livraison, les cartons sont tellemen...

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