Obtention des cartes nationales d’identité : des requêtes par centaines

Deux files indiennes devant les portes 307 et 308 de la délégation régionale à la Sûreté nationale (DGSN) pour le Centre. Il est 9h ce 20 janvier et le centre régional de traitement des titres identitaires est déjà bondé de monde. Chemises à la main, le regard rivé vers les portes d’accueil et d’enregistrement, tous n’ont qu’un désir : déposer leurs requêtes pour solliciter la délivrance de leur carte nationale d’identité. Derrière ces portes de tous les espoirs, des fonctionnaires de police s’activent à recevoir les usagers et traiter leurs dossiers avant de les classer. L’audition s’effectue par ordre d’arrivée. « Les usagers sont assez disciplinés. L’enregistrement des requêtes s’effectue sans complication », confie l’officier de police Fernand Tatsinkou.   
Ce lundi, le centre régional de traitement des titres identitaires a déjà reçu près de 200 requêtes. Ce, avant midi. Cette affluence fait suite au communiqué du Délégué général à la Sûreté nationale du 10 janvier dernier, invitant les citoyens en situation de double identité ou ayant d’autres difficultés avec leur filiation à déposer leurs revendications auprès des délégations régionales en vue du traitement de leurs cas pour obtenir leur carte nationale d’identité. Marie-Christine Kabeyene fait partie de ceux qui s’impatientent. En situation de double identité depuis des années, la mère de famille vit avec un récépissé depuis 2010. La quinquagénaire souhaite de tout cœur retrouver son identité. « Plus jeune, c’était l’Europe à tous prix. Les facilitateurs me poussaient, soit à présenter différents actes de naissance, soit de faux actes de mariage pour que mon dossier aboutisse vite. Ce qui n’a jamais été le cas. J’ai fait une première carte en 2006 puis, lorsque j’ai voulu la renouveler, on m’a fait savoir que j’étais en situation de double identité », confie-t-elle. Le voyage avorté à maintes reprises, Marie-Christine Kabeyene s’est résolue à rester au pays et de fonder une famille. « Vivre autant d’années avec un récépissé me donne le sentiment d’être une &eac...