Maintenir le cap
- Par Rousseau-Joel
- 03 Sep 2025 10:52
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Nul ne peut nier les progrès enregistrés ces dernières années dans le domaine de la santé au Cameroun en ce qui concerne en particulier les formations sanitaires publiques dont le poids dans l’offre de soins au niveau national était de 46% en 2019. Les articles précédents ont donné un aperçu de ce qui a été réalisé au cours du septennat finissant, marqué par une densification de la carte sanitaire. Des progrès liés à la construction de nouvelles infrastructures à travers le pays, au relèvement du plateau technique (équipements médicaux), à l’amélioration de la prise en charge des malades, au traitement de certaines pathologies complexes, à la riposte efficace lors de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, au lancement de la Couverture santé universelle (CSU) dont l’impact positif est déjà visible.
Le cap doit donc être maintenu et la belle dynamique poursuivie, voire accélérée, car s’il est indéniable que beaucoup a été fait, il faut souligner avec force que les défis à relever restent nombreux. Le ratio nombre de malades par rapport au personnel soignant est à améliorer. Selon l’association des médecins citée par la Voix de l’Amérique il y a un peu plus d’un an, le ratio médecin-patient au Cameroun est tombé à un médecin pour 50 000 habitants, au lieu du ratio recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est d'un médecin pour 10 000 patients. La multiplication de la formation du personnel dans divers domaines de la santé doit par conséquent s’intensifier pour combler le déficit. Il faut aussi améliorer la rémunération et les conditions de travail de ce personnel qui cède de plus en plus aux sirènes de l’émigration. D’après plusieurs sources,75 % des 1 000 médecins environ que le gouvernement camerounais forme chaque année quittent le pays pour l’Europe et l’Amérique du Nord. L’enjeu est de créer un environnement plus attractif pour garder au pays des ressources humaines difficilement remplaçables. En outre, la lutte contre les déserts médicaux lié au déséquilibre dans la répartition spatiale des infrastructures n’est pas une option, mais un impératif pour que chaque Camerounais, où qu’il se trouve sur le territoire, puisse accéder facilement aux soins dont il a besoin à un coût abordable. Dans cette optique, la généralisation de la CSU est attendue afin de réduire les paiements directs des ménages dans le cadre des dépenses courantes de santé. Il y a également urgence à trouver de nouvelles sources durables de financement après le retrait, il y a quelques mois, d’un important bailleurs de fonds. Le développement d’une industrie pharmaceutique locale est par ailleurs un chantier majeur. Car non seulement il faut limiter les importations onéreuses de médicaments et consommables médicaux, sources de sortie des capitaux, mais il est aussi question de jeter les bases d’une autonomie en matière de production locale de ces produits afin de se mettre à l’abri des ruptures des chaînes d’approvisionnement mondiales, comme ce fut le cas pendant la crise sanitaire liée au coronavirus. On pourrait commencer par tout ce qui concerne le paludisme qui constitue l’un des principaux motifs de consultations dans les formations sanitaires ainsi que l’une des causes majeures d’hospitalisation.
Pour un pays qui ambitionne de devenir émergent comme le Cameroun, l’investissement dans le secteur de la santé est crucial. Le lien étroit qui existe entre un capital humain de bonne qualité, l’amélioration de la production, de la productivité et de la croissance n’étant plus à démontrer. En effet, la Stratégie nationale de développement (SND30) ambitionne d’opérer la transformation structurelle de notre économie. Cette transformation, essentielle pour atteindre la prospérité, désigne un processus de long terme qui consiste à faire passer les activités économiques des s...
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