Tournée : un président-candidat dans la ville

Plus déroutant que lui, tu meurs ! Ce dimanche 12 octobre, de nombreux citoyens ébahis croisent la route du président de la République. Il n’y a pas eu besoin d’interrompre la circulation, le citoyen Biya s’est lancé, presque comme un Camerounais ordinaire. Le président, dans un cortège allégé, quelques motards et un minimum de véhicules d’escorte, a entrepris de faire un tour dans la ville. Il vient alors d’accomplir son devoir de citoyen en allant voter le futur président à son traditionnel bureau de vote de l’Ecole publique de Bastos. Une vingtaine de minutes de tournée, à vitesse moyenne, pour prendre la température de la capitale en ce jour d’élection. Et c’est une ville de Yaoundé plutôt sereine qu’il trouve sur son itinéraire : rond-point Bastos, carrefour Tsinga, nouvelle route Bastos, Warda, Boulevard du 20 mai, Poste centrale, Boulevard du 20 mai, Warda, Ecole de police, carrefour Tsinga, Boulevard Jean-Paul II, rond-point Bastos, carrefour du Palais de l’Unité. Les rues sont calmes, un dispositif sécuritaire est en place, des passants vont et viennent. Ils s’arrêtent forcément à la vue de cet usager de la route très spécial.
Cette virée rappelle celle de 2011, quand le chef de l’Etat avait fait comme hier. En visitant même des chantiers d’aménagement urbain à Yaoundé. A l’époque, c’était déjà une grande surprise. L’homme a remis ça ce 12 octobre. Comme pour définitivement confondre les détracteurs et autres contempteurs qui ont nourri à longueur de cette année électorale, des fantasmes sur son état d’esprit ou de forme. Sorti hier pour voter, Paul Biya avait plutôt bonne mine. Et galant avec ça, lorsqu’il assiste ensuite, attentionné, au passage de son épouse devant l’urne. Des images qui sonnent comme une cinglante réponse à ce qu’il appelait lui-même, mardi dernier à Maroua, « les augures mensongers, les calomnies et les affabulations ». 
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