Au-delà des infrastructures et de l'effervescence de la circulation, la capitale est une ville où la pratique agricole est aussi une réponse aux défis économiques et alimentaires.
Yaoundé, derrière les constructions et l’ambiance dans les grandes avenues, une autre vie s’organise, loin des regards mais au cœur de la vie urbaine. Loin d’être une simple pratique de subsistance, l’agriculture urbaine est un vivier de productivité et d’autonomie pour bon nombre de personnes. Au quartier général, derrière le Tribunal militaire, le tableau est saisissant. Plusieurs variétés y sont cultivées. Moussa Arouna, cultivateur rencontré sur les lieux, « la production hebdomadaire de légumes atteint les 150 kg, soit un chiffre d'affaires moyen de 18 000 F par semaine ». Pour lui, 25 % de sa production est directement consommée par sa famille, une façon de lutter contre l’inflation des prix des denrées alimentaires sur les marchés de la ville.
Sur le campus de l’Université de Yaoundé I à Ngoa Ekélé, l'ingéniosité est aussi de mise. Les espaces libres sont transformés en jardins productifs. Derrière l'amphithéâtre 500 de la Faculté des sciences, sur une parcelle faisant près de 1 000 m de long, on observe un mélange de bananiers, de papayers, de tubercules et de maïs. Brice Nelsou, étudiant-agriculteur, explique qu'après avoir bénéficié d'une petite parcelle, cette activité lui permet d'économiser un peu plus de 90 000 F par an. « Je fais de mon mieux pour y produire quelque chose pendant toutes les saisons. », précise-t-il, soulignant la pérennité de sa source d'approvisionnement.<...
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