Bilinguisme et multiculturalisme : casser les mentalités
- Par Gregoire DJARMAILA
- 14 nov. 2018 10:33
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Au cours du précédent septennat, les Camerounais ont pris conscience de la nécessité de donner un coup d’accélérateur à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. Ces dernières années, des revendications ethnorégionalistes avaient tendance à remettre en cause nos acquis d’unité, d’intégration et de vivre-ensemble construits de longue date. La création par le président de la République en janvier 2017 de la Commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme a pour finalité de sortir les concepts de bilinguisme et de multiculturalisme des discours incantatoires pour qu’ils s’installent véritablement dans le vécu quotidien des Camerounais.
Dans sa communication inaugurale du septennat en cours, Paul Biya a interpellé cette instance qu’il a placée sous sa supervision directe à « continuer à mettre en œuvre la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ». L’appel du chef de l’Etat intervient dans un contexte où le pays est traversé par des postures de repli identitaire galvaudant ainsi notre riche et incroyable diversité culturelle. Qu’on se comprenne bien, la richesse culturelle du Cameroun est un atout qui fait de lui un « concentré de l’Afrique » jalousement convoité par les autres nations. Un certain nombre de manquements relatifs à l’utilisation des ressources humaines et de deux langues officielles dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont été relevés.
Le chef de l’Etat en parle lui-même dans sa sortie du 06 novembre dernier et promet d’y remédier. « Ces actions et d’autres seront prises pour régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps », note-t-il. Ces mesures viendront se greffer à la panoplie des actes déjà pris dans ce sens par le gouvernement sous la houlette du président de la République, pour satisfaire les revendications des syndicats d’avocats et des enseignants d’expression anglaise.
La traduction des actes uniformes de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) en anglais, le redéploiement du personnel judicaire maîtrisant l’anglais, le recrutement spécial des greffiers et des auditeurs de justice d’expression anglaise, la création d’une section de Common law à la Cour suprême et à l’Enam, la création des départements d’English law dans les autres universités d’Etat du pays, le recrutement spécial de 1000 enseignants bilingues dans les établissements techniques des régions du NordOuest et du Sud-Ouest etc, traduisent la volonté du gouvernement de rectifier le tir. Il en faudra peut-être...
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