Il faut innover

Tous les observateurs s’accordent à dire que le Cameroun, avec ses 26 millions d’habitants environ, a un potentiel estimé à 10 millions d’électeurs. Mais, cet objectif est loin d’être atteint, car à la date du 6 octobre 2018, le fichier électoral des inscrits censés voter sur le territoire national comptait seulement 6 600 192 électeurs dont 3 109 125 femmes et 3 491 067 hommes. Pour ce qui est de la diaspora, à la même période, le nombre d’inscrits s’élevait à 19 356, dont 6 627 femmes et 12 729 hommes. Depuis cette date, la mise à jour du fichier électoral s’est poursuivie du 1er janvier au 31 août conformément à la loi, à travers les quatre opérations prévues parmi lesquelles la prise en compte des nouveaux inscrits dans le logiciel dédié. La question qui se pose dès lors est la suivante : combien de nouveaux inscrits  ont été enregistrés à ce jour ? Difficile de le dire, mais, sur la base de certains indicateurs, on peut présumer que la barre des 10 millions d’inscrits est loin d’être franchie.                                                Car faut-il le relever, la crise sanitaire causée depuis le mois de mars 2020 par la propagation du nouveau coronavirus a impacté négativement le déroulement des opérations d’inscriptions sur les listes électorales pour l’année en cours, ouvertes suite au lancement officiel de la révision annuelle desdites listes sur l’ensemble du territoire national le 9 avril 2020. Non seulement la peur d’être infecté a éloigné des sites où se déroulaient les inscriptions les personnes en âge de voter, du fait notamment des contacts que cette opération  est susceptible de créer, mais, en plus, 2020 est une année particulière également parce que, contrairement aux années antérieures, cette année constitue une exception en ce que la révision annuelle des listes électorales a commencé un peu plus de trois mois après le début de la nouvelle année, à cause du double scrutin législatif et municipal qu’il a d’abord fallu organiser.                                                  Dans ce contexte marqué par une double contrainte, Elecam, l’organe en charge de l’organisation des élections, doit pouvoir innover davantage pour inscrire le maximum d’électeurs possible en peu de temps. On le sait, la tâche est d&...