Trois décennies après le dernier, un joueur camerounais a de nouveau reçu le Ballon d’or national il y a une semaine. Le très prometteur Marou Souaibou, attaquant de Coton Sport de Garoua est l’heureux élu de cette année de reprise pour la distinction qui prime le meilleur footballeur de la saison. C’est, pour la plupart des observateurs, la juste récompense pour une individualité qui tout au long de l’année a clairement émergé et convaincu par ses performances. La cérémonie solennelle au cours de laquelle ce prix et bien d’autres ont été remis samedi dernier, est assurément un gros coup de visibilité pour le football camerounais au niveau local. Les organisateurs entendent ainsi restaurer en l’améliorant, une tradition qui fait honneur aux meilleurs acteurs. Pour un début, c’est plutôt encourageant.
L’idée même de primer les plus belles performances est déjà en soi lumineuse. D’ailleurs, la Fédération camerounaise de football qui la réintroduit aujourd’hui dans l’agenda de la saison n’invente rien. Elle a pourtant le mérite de remettre dans le calendrier une pratique qui n’aurait jamais dû en disparaitre. Et cette action participe d’une volonté affichée de restituer aux joueurs et au joueuses leur rôle et leurs prérogatives d’acteurs principaux du spectacle football. Et de leur permettre d’en tirer tous les bénéfices légitimes. Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot le disait lui-même dans ces colonnes à la veille de la cérémonie, la philosophie derrière ce come-back ne souffre d’aucune ambigüité. Il s’agit bien d’une « mise à disposition d’éléments matériels et psychologiques susceptibles de favoriser leur épanouissement professionnel et leur accomplissement personnel. » Il est donc question de susciter une grande émulation, notamment parmi les joueurs. Une émulation dont on attend ensuite des résultats palpables : des joueurs exceptionnels sur le terrain, du beau spectacle dans les stades camerounais, et son corollaire qu’est le retour massif du public dans les gradins.
Le football est par essence un sport collectif, certes. Mais chaque équipe est aussi un ensemble de joueurs plus ou moins talentueux, dont les prestations particulières se remarquent autant au plan collectif qu’individuel. Une équipe, c’est aussi ses individualités. Ces talents qui sortent du lot et tirent le collectif vers le haut. Ce sont souvent eux qui apportent la valeur ajoutée en termes de spectacle pour le public, d’atouts pour leurs entraineurs, de motivation pour leurs coéquipiers et de résultats pour l’équipe. L’Argentin Lionel Messi et le Portugais Cristiano Ronaldo, deux exemples bien vivants de ces dernières années sont encore là pour témoigner de la place du talent individuel au sein d’une équipe de football, et surtout des bienfaits que peut produire une concurrence saine entre joueurs de grand talent.
C’est pour cette raison qu’on commence par saluer l’initiative de la Fédération camerounaise de football de faire revivre le Ballon d’or. En termes de motivation pour les joueurs, c’est une l’une des choses qui manquaient le plus à ce championnat qui a emprunté tant bien que mal la voie du professionnalisme depuis quelques années. A côté, il y a évidemment la question du statut du footballeur dans ce contexte. Avec en bonne place, le problème du niveau et de la régularité de la rémunération. Mais là, c’est un autre chantier sur lequel l’instance dirigeante du football camerounais et les syndicats de footballeurs travaillent aussi parallèlement. Une certaine pression est maintenue sur les clubs employeurs et un minimum de ressources est mis à leur disposition pour offrir aux faiseurs de spectacle, un minimum de confort matériel et financier sans lequel tout espoir de performance exceptionnelle serait une belle utopie.
Ce vent de changement permet en tout cas d’envisager la sortie d’un tunnel obscur qui pendant de longues années, a plongé le football camerounais dans un climat délétère. Des batailles en série autour de la gestion de la Fédération, des matches mièvres dans les stades, mais des confrontations très animées dans les tribunaux, les instances d’arbitrage et les médias. Où les dirigeants et tous ceux qui prétendaient à diriger ont clairement usurpé la place des footballeurs. Si l’on a passé près de 30 ans sans voir l’ombre d’un Ballon d’or, ce n...
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