Distribution et vente de musique : à l’épreuve du digital

Artistes, producteurs et distributeurs de musique sont obligés de s’adapter aux nouvelles formes de technologies pour écouler leurs œuvres.

« Un vinyle ? Une cassette ? Qu’est-ce que c’est ? » La réaction pourrait être la même chez les jeunes nés au courant des années 2000. Ils vous classeront tout de suite dans la vieille école, et ils n’auraient pas tort sur toute la ligne, car l’heure de la digitalisation a fait basculer les supports vinyles et cassettes dans une autre sphère, celle des has-been. D’abord le CD, et aujourd’hui, plus besoin de support, quand dans son téléphone portable, sa tablette ou son hoofer (petit baffle portatif fonctionnant en mode bluetooth), un mélomane peut transporter sa musique où il veut quand il veut. Le numérique qui a tendance à rendre virtuelles toutes choses, s’est emparé de la musique. La digitalisation et le minimalisme qui l’accompagne (les consommateurs de musique ne voulant plus vraiment s’encombrer de trop d’appareils) font le bonheur de la nouvelle génération. 
Les artistes de cette tranche se sont moulés à ces nouvelles formes de distribution de la musique avec une certaine sérénité. Tous ou presque disposent d’un site Internet avec l’onglet « Store » disponible pour se lancer et obtenir leur nouvel album. Prenons le cas de la chanteuse Lydol. Sur son site lydol.org, il suffit de cliquer sur l’onglet rose (immanquable d’ailleurs) avec le panier et l’inscription « Acheter l’album » pour se retrouver sur l’espace commercial. Une fois inscrits les détails pour la facturation et les informations autour de la commande (avec la possibilité de s’acheter un ou plusieurs exemplaires de l’opus « Hybride » au prix de 5000 F l’unité), et le paiement s’effectue par Mobile Money, par carte Visa ou MasterCard, ou via l’application My-CoolPay. Le consommateur peut alors obtenir son album par livraison, ou le télécharger dans un support USB. 
Si ces jeunes semblent à l’aise avec cette nouvelle ère de la distribution musicale, et que même les artistes ayant connu le succès dans les années 70, 80, 90 et début 2000 se joignent au mouvement, rien ne garantit cependant un retour certain sur investissement. Les normes régissant l’univers numérique sont si peu assimilées par la majorité des artistes, qu’il est difficile d’affirmer que ces derniers peuvent tirer leur épingle du jeu sur le plan financier. Les ventes issues des téléchargements sont-elles conséquentes ? Le public adhère-t-il véritablement à cet achat de musique en ligne ? Sans oublier que le volet des redevances dues au droit d’auteur, déjà complexe avec la distribution classique, devra mettre plus de temps à s’adapter aux nouvelles techniques de vente de la musique. 
Le saut du numér...

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