Biblio : exploration de la débrouille

Dans « La Danse du vilain », le Congolais Fiston Mwanza Mujila nous entraîne dans un parcours frénétique entre trafic de pierres précieuses, vie de boîtes de nuit…

Sanza, exaspéré par la vie familiale, quitte ses parents et rejoint le Parvis de la Poste, où vivent d’autres gamins de la rue. Commence une vie de liberté et de libertinage : la dolce vita, selon lui. Petits et grands larcins. Ciné avec Ngungi l’enfant-sorcier et voyages en avion vers l’infra-monde… rythment son quotidien. Mais les bagarres et séances de colle aussi. Des activités qui finissent par le mettre vraiment sur la paille et l’obligent à céder au mystérieux Monsieur Guillaume et à sa police secrète.
« La Danse du vilain » s’inscrit dans l’Histoire du Zaïre, actuelle République démocratique du Congo (RDC). Fiston Mwanza Mujila, auteur, situe son roman à Lubumbashi. Le régime Mobutu Sesse Seko est sur le déclin.  La capitale du Katanga est en plein chaos, on conspire dans tous les coins, on prend des trains pour nulle part, on se précipite vers l’Angola en guerre pour aller traquer le diamant sous la protection de la Madone des mines de Cafunfu. Et la nuit venue, l’on se retrouve au « Mambo de la fête », là où se croisent tous ceux qui aiment boire et danser ou veulent montrer leur réussite et leur richesse. Là on se lance à corps perdu dans la Danse du Vilain.
On retrouve avec bonheur le punch poétique et l’univers échevelé de Fiston Mwanza Mujila, son humour tendre, ses personnages retors, son bazar urbain, on part s’encanailler dans la joie.
Le roman est l’occasion de questionner les mythes fondateurs, les non-dits et l’amnésie de ce pays qui l’a vu naître et qu’il n’a quitté qu’après ses études universitaires. La corruption, les rébellions et les guerres civiles, les carrières minières à la frontière de l’Angola, appartiennent en propre à son h...

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