Jean Pierre Mbanga, président de Legends Association, groupement de valorisation du Made in Cameroon.
Depuis quelques années le Made in Cameroon cherche à se faire une place sur le marché. Comment appréciez-vous son évolution jusqu’ici ?
Le Made in Cameroon existe depuis un bon nombre d’années car, qu’il s’agisse du « kumba bread », pain à base de farine de patate, qu’on retrouve dans les zones du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, ou encore de boissons naturelles, gazeuses ou alcooliques, nous en produisons et consommons depuis. Seulement, nous l’associons aussi avec d’autres familles de produits tels que les chips ou autres produits dont le conditionnement n’était pas de qualité. Depuis quelques années déjà, avec le repli identitaire et les différentes crises sanitaire et sociale, on observe un fort intérêt sur la question. Plus d’acteurs se lancent dans la sensibilisation, l’incitation mais s’investissent aussi dans l’architecture de chaîne de valeur menant à présenter des produits appréciables et appréciés issus des marques camerounaises. Ce qui explique la variété de produits qui attire de plus en plus une clientèle réclamant les produits Made in Cameroon à l’échelle endogène et même à l’étranger. Je pourrais par conséquent affirmer que le Made in Cameroon suit son processus d’amélioration, d’évolution mais aussi d’acceptation d’une part par les producteurs et d’autres parts des consommateurs.
Quel type de rapport les consommateurs entretiennent-ils avec les produits locaux ?
De moins en moins les consommateurs sont réticents quand ils se rendent dans les supermarchés. On rencontre déjà des clients qui priorisent le produit local au détriment des produits importés. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. C’est un acte à féliciter parce que l’acte d’achat n’est pas fait pour aider ou soutenir, mais plutôt par nécessité. Ils se plaignaient de la cherté des produits locaux, mais quand ils se rendent à nos événements, ils sont surpris de savoir qu’il y en a qui sont à des prix abordables, mais sont aussi édifiés sur les raisons qui justifient certains dont les prix sont plus ou moins élevés. Ils en demandent parfois en quantités, mais ne sauraient avoir une réponse à leur demande au vu du manque de ressources pour les satisfaire.
La plupart des producteurs font face à de multiples difficultés pour valoriser leurs produits. Quelles sont les contraintes qui entravent l’implémentation réelle du Made in Cameroon et comment les lever ?
Aujourd’hui, la question de savoir si nous pouvons avoir des produits compétitifs ne se pose plus vraiment, au vu des familles de produits dont le niveau de qualité n’est plus à démontrer tant dans la forme (emballage et étiquetage) que sur le fond (goût). Au courant des différentes activités menées par notre association et nos partenaires, nous avons vu l’intérêt manifesté par les consommateurs, les promoteurs d’enseignes de distribution et même les pays étrangers. Seulement, nous faisons face à plusieurs problématiques dont le premier est l’environnement fiscal. Il est bon de noter que la plupart des acteurs évoluaient dans le secteur informel pour éviter de faire face aux pressions fiscales lourdes. Contrairement à des pays d’Afrique de l’Ouest où plein de jeunes préfèrent aller s’installer, occasionnant ainsi la fuite de cerveaux. L’autre problème est celui de l’accès aux ressources financières pour accroître les capacités de production. Les productions étant faite...
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