Importations de fer : l'interdiction réchauffée

Le 3 avril dernier, le directeur général des Douanes, dans une note, a rappelé à ses collaborateurs l’interdiction des importations du fer à béton sur le territoire camerounais. Fongod Edwin Nuvaga veut certainement par ce rappel, s’assurer de ce que ce matériau de construction en circulation est bien du Made in Cameroon. Une mesure prise en 2016 par le président de la République, mais qui a connu quelques dérogations, avec un impact négatif sur la filière locale.
En 2021, les acteurs de la filière, majoritairement constitués de locaux déploraient les importations massives, spécialement autorisées par les pouvoirs publics en faveur des entreprises en charge de la construction de certains projets d’infrastructures. Ceux-ci évoquaient alors la non-conformité du fer local par rapport au niveau des infrastructures à réaliser. Cet argument avait pourtant été réfuté suite au fait que le fer local a souvent servi à la réalisation de chantiers d’infrastructures stratégiques tels que le second pont sur le Wouri, les stades de Japoma et d’Olembé.
En rappel, le secteur des aciéries est à même de satisfaire la demande locale et assurer des exportations grâce à une production annuelle estimée à plus de 260 000 tonnes en 2020. Selon les opérateurs de la filière métallurgie-sidérurgie, cette demande culminait à environ 180 000 tonnes de fer à béton par an, ce qui révèle un écart de 80 000 tonnes potentiellement exportables. Un écart qui devrait augmenter de 100 000 tonnes, grâce à l’entrée en production d’une usine ultra moderne dans la zone industrielle de Bassa, à Douala.
C’est ainsi que, vu le nombre important d’autorisations spéciales d’importation du fer à béton qui se multiplient, malgré la suspension jusqu’à nouvel avis des importations de ce matériau de construction décidée en 2016, les trois principaux producteurs de fer &agra...