La leçon de vie de « Mouné »

«Ce que l’homme du commun ignore, c’est que tout est possible », disait Hannah Arendt. Une maxime à laquelle Victoire Mama, l’auteure du roman « Mouné, la petite Moundang », souscrit entièrement, par la voix de sa jeune héroïne qui, tout au long des 143 pages de l’ouvrage, ne cesse de susurrer : « Tout est possible à celle qui croit et travaille ». L’histoire de Mouné repose sur un choix radical. Celui de tourner le dos aux habitudes et agissements avilissants qui sont le lot de la jeune femme d’aujourd’hui. De rejeter les réussites apparentes reposant sur la légèreté et les «promotions» dues à autre chose que le mérite, pour s’orienter vers des projets de vie faits de de dignité, d’instruction et de compétence, coulés dans le béton d’une discipline sans faille. De par son vécu d’enseignante, de pé- dagogue, mais aussi de mère et d’épouse, Victoire Mama, dont la foi transparaît dans les convictions de son personnage principal, effectue par ce projet éditorial une percée remarquable dans le champ du développement personnel. Avec une spécificité cependant, son orientation résolument afro-centrée, qui puise abondamment dans la culture Moundang, un peuple des régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun dont elle est originaire. Instruction, volonté et bien d’autres vertus sont donc, selon l’ouvrage, les pierres angulaires du développement et de la réussite de la jeune fille. Des vertus dont la pratique explique la capacité de résilience de Mouné tout au long des péripéties qu’elle ...