Cinéma : sur les trajectoires de l’amitié

En fin de séance, sous les acclamations du public, Gérard Désiré Nguele dévale les marches de la salle de cinéma Canal Olympia de Yaoundé. Des foulées rapides suivies par une chaleureuse accolade avec tous les membres de l’équipe technique présente. Une dernière séquence de la soirée de projection en avant-première du film « Destinée », le premier long métrage de celui qui a décidé de s’installer derrière la caméra. Un projet qui a mobilisé sept années d’écriture s’inspirant des vers d’Alfred de Vigny dans « Les Destinées » sans pour autant en être l’adaptation. 
Le film raconte les montagnes russes d’une amitié entre Tounde (interprété par Axel Abessolo) en pleine liberté conditionnelle et Jonas (joué par Valery Nchifor). Une liaison dans laquelle se mêlent déchéance, loyauté, trahison, conflit et division trouvant leur origine dans le passage de Moli (la fiancée de Tounde) sous pavillon sentimental Jonas. Le scénario déroule le combat quotidien des deux compères de longues dates à accomplir leur destinée. « Destinée », comme le nom d’un personnage clé du dénouement de l’intrigue de la fiction plutôt aboutie dans les bruitages et le jeu des acteurs. 
En effet, on a retrouvé toute la rigueur attachée à Gérard Désiré Nguele en tant que producteur de films et formateur. Le casting fait appel à quelques caciques du paysage cinématographique camerounais à l’instar de Jacobin Yarro dans la peau du contrôleur judiciaire et du « mystique » Daniel Ndo avec ses répliques exclusivement en langue ewondo. De l’expérience également avec Rigobert Tamwa alias « Eshu » qui a permis de mettre en lumière le talent des deux personnages principaux et les premiers pas prometteurs de Jeanine Biloa (Moli) et Edith Ekoumou (Jacky). Samedi dernier, « Destinée » est parvenu à établir un...