Industrie de transformation : dynamisme en dents de scie

L’un des principaux indicateurs du dynamisme du secteur de l’industrie de la transformation est sans doute le chiffre d’affaires des entreprises exerçant dans ce secteur? Les données récentes en la matière ont été publiées lors de l’Assemblée générale du Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) tenue à Douala en mars dernier? Ces acteurs avaient saisi cette occasion pour dresser le bilan de leurs activités au cours de l’année 2022, tout en dressant des perspectives pour 2023? L’on apprenait en effet que le chiffre d’affaires des entreprises qui représentent les « champions nationaux » dans le secteur a augmenté de 3,2% pour se situer à 1935,4 milliards de F en 2022, contrairement à 2021 où il culminait à 1874,7 milliards de F? Dans le même registre, il ressortait que le chiffre d’affaires du Syndustricam, principal interlocuteur de l’Etat dans ce domaine, se situait à 1657 milliards de F, soit une croissance de +2,5 par rapport à 2021 où il était de 1617 milliards de F. Le chiffre d’affaires à l’export était de 278,3 milliards de F ( +7,9%) contre 257,8 milliards de F un an avant? Cette croissance du chiffre d’affaires ne s’observent pas pour autant dans les divers secteurs d’activités? Le président du Syndustricam, Samuel Njanga Kondo, en fait lui-même le constat, lorsqu’il affirme que ces données « cachent malheureusement une évolution très contrastée » qui, par secteur, n’est pas du tout reluisante? Pour le cas des biens et services par exemple, le chiffre d’affaires en 2022 a baissé de 3,1%, tandis que celui du segment ciment-métallurgie, a plutôt évolué de 25,2%, passant de 205,1 milliards de F en 2021 à 256,8 milliards de F en 2022? 
Cette performance en dents de scie est la conséquence de plusieurs facteurs qui continuent de freiner le décollage véritable du secteur de l’industrie de la transformation constitué pour l’essentiel des filières agroalimentaire, alimentaire, chimique, textile, métallurgique, papiers, dérivés électroniques, etc? Sur le plan externe, on parle notamment de la dépendance aux matières premières dont la fluctuation des cours sur le marché international impacte significativement les activités des entreprises au Cameroun? A titre d’illustration, il a très souvent suffi que les prix du clincker, matière première utilisée dans la cimenterie, grimpe sur le marché international pour que cela se répercute immédiatement sur le prix final du sac de ciment sur le marché local. A ce fait...