Préservation du patrimoine routier : le sujet fait débat à l’Extrême-Nord

Le patrimoine routier de l’Extrême-Nord va mal. Si dans sa globalité il est dans un état de dégradation avancé, le peu qui existe subit une forte pression qui écourte considérablement sa durée de vie. Il y a donc urgence à le préserver. C’est tout le sens à donner à la réunion de concertation convoquée le mercredi 23 août 2023 à Maroua par le gouverneur Midjiyawa Bakari. Elle a regroupé tous les acteurs intervenant dans le domaine du transport. Un accent particulier est mis sur le transport des marchandises des zones frontalières vers l’intérieur du pays à savoir : les axes routiers Boukoula-Maroua, Amchidé-Mora, Fotokol-Dabanga et Mora-Dabanga-Kousseri qui desservent plusieurs pays voisins.  
Pour camper le décor, les délégués régionaux des ministères des Transports, des Travaux publics, du Commerce et le chef secteur des Douanes de l’Extrême-Nord ont respectivement présenté des exposés sur l’état des lieux de la situation. Il se dégage de ces présentations que « la situation est grave », selon les mots de Midjiyawa Bakari. En effet, les usagers font montre d’un incivisme caractérisé. Les transporteurs en provenance particulièrement du Nigeria circulent avec des engins aux gabarits non conformes qui se caractérisent en plus par des surcharges énormes. « Il y a des camions qui portent des cargaisons de 100 tonnes. Pourtant, la norme n’excède pas 32 tonnes », explique Valentin Beassim, le délégué régional du des Transports. « Ces camions sont reconditionnés à l’entrée du Cameroun. Les transporteurs mettent la charge de trois camions sur un seul. Une fois le sol camerounais traversé, ils divisent la cargaison avant d’entrer au Tchad par exemple », renchérit Boubakary Abdoula...