« Massa » : terroriste, mais innocente…

En sélection officielle à la dernière édition du Festival Ecrans noirs, le film de Wanso Tissala braque les projecteurs sur une des facettes de Boko Haram, à savoir l’enrôlement des enfants.

Depuis quelques années, la région de l’Extrême-Nord connaît une recrudescence d'attaques de la secte Boko Haram. Ces assauts sont généralement orchestrés par des personnes de sexe et de tranche d’âges insoupçonnées à savoir les femmes et les enfants. Comment deviennent-ils kamikazes ? Qu’est-ce qui les amènent à commettre l’irréparable parfois au péril de leurs vies ? C’est à ces interrogations que le réalisateur Bienvenu Wanso Tissala apporte des éléments de réponse dans son film « Massa » qui fait le tour des festivals de cinéma et dont le dernier en date est la 27e édition des Ecrans noirs.
Le premier film de fiction du cinéaste de 42 ans raconte l’histoire de Massa (incarnée par l’actrice Simone Dayang), une orpheline de 16 ans qui n’a pour seule famille que son petit frère, Déli, avec qui elle vit, et son cousin, Ismaël. Ce dernier avait promis de prendre soin de ses cousins lors du décès de leurs parents, en leur jurant d’être toujours présent pour eux. Une promesse qui n’a malheureusement pas été tenue… ou presque. Lorsque Déli était gravement malade, Massa, sa sœur ainée a couru vers Ismaël afin qu’il amène son petit frère se faire soigner à l’hôpital. Après plusieurs refus et voyant l’insistance de Massa, Ismaël lui pose une condition. A savoir, effectuer une commission suicidaire en allant déposer un colis quelque part. Sauf qu’il s’agissait en fait d’une bombe. Un tableau sombre de l’enrôlement des enfants dans la secte Boko Haram, « Massa » peint aussi d&rsq...

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