Jeunesse : tant de raisons d’espérer


Dans ce énième face à face cathodique avec les jeunes Camerounais à l’occasion de la fête de la jeunesse, le président de la République a choisi trois axes forts : l’actualité brûlante, l’éducation et l’insertion professionnelle des jeunes et aussi une belle séquence de réarmement moral, où il délivre des préceptes et des conseils de sage comme à l’accoutumée, à un moment crucial où l’époque projette des contre-valeurs et fait scintiller devant les jeunes Africains éblouis, le mirage de l’eldorado de la vie en Occident.
Ces trois thématiques n’étaient pas sans risques pour l’homme d’Etat. En effet, l’actualité est bouillonnante à souhait, sans doute un peu trop, et l’équation de l’emploi-jeunes paraît toujours aussi complexe à résoudre au Cameroun et ailleurs dans le monde. Quant à l’émigration à tout prix - vraie-fausse solution au mal-développement de l’Afrique – et à la curieuse échelle de valeurs de nos sociétés modernes, qui sacralise l’individualisme, les plaisirs, les drogues, le gain facile, et une certaine culture de la fraude, il n’est pas aisé de faire comprendre aux jeunes pressés de jouir de la vie, qu’on peut toujours choisir de faire autrement.
En réalité, voilà une typologie de sujets plutôt difficiles à aborder face à un jeune public, dans un environnement économique déprimé. Devant un tel cas de figure, les hommes politiques les plus rusés, voire les plus démagogues useraient de pirouettes rhétoriques pour ne pas se livrer… Ce n’est pas le cas de Paul Biya, qui manie peu la langue de bois et les circonlocutions verbales. Avec ses jeunes compatriotes, son code langagier est toujours sans malice et sans fioritures. Il est un adepte du parler vrai.
Et de fait, dans l’actualité de ces dernières semaines, les sujets explosifs se bousculent : la campagne ratée des Lions indomptables en Côte d’Ivoire, l’affaire Bopda, le réajustement à la hausse des prix du carburant, les réseaux sociaux pataugeant dans la chienlit... Le chef de l’Etat a choisi de parler de la déroute des Lions indomptables et de l’augmentation des prix du carburant. Qui oserait prétendre que ce choix ne rencontre pas la faveur des jeunes ? Les Lions indomptables, l’école, l’avenir, les valeurs civiques et morales figurent bien au rang des priorités de nos jeunes compatriotes. De ces événements précis, Paul Biya tire des leçons essentielles qui resteront gravées dans la mémoire des jeunes, le temps d’une vie d’homme.
La première leçon, liée à la débâcle de l’équipe nationale de football, est cinglante : on n’obtient pas de résultat sans un travail acharné et méthodique. Les responsables de cette contreperformance doivent donc se préparer à de plausibles changements. Cette sentence présidentielle ne cloue pourtant pas l’espoir au pilori, car elle invite à préparer l’avenir, à reculer pour mieux sauter, lorsque Paul Biya affirme avec confiance : « Nous reviendrons, et nous vaincrons encore ; après tout, nous sommes le Continent : » Voilà à coup sûr un enseignement magistral destiné à ses compatriotes, et en particulier aux Lions indomptables et à la jeunesse : le Cameroun, dans quelque domaine que ce soit, n’est jamais terrassé définitivement par l’échec. Il trouve en lui la force nécessaire pour se relever, se réarmer, et vaincre. Quel coup de fouet au moral pour des jeunes Camerounais qui s’engagent dans la vie, n’est-ce pas ?
La seconde leçon de choses est portée par l’actualité socio-économique, notamment l’augmentation du prix du carburant à la pompe, vécue avec appréhension par les Camerounais. Ce qu’il faut comprendre est clair : c’était inévitable, et le gouvernement a fait de son mieux pour en limiter l’ampleur et les répercussions.
La leçon elle-même coule de source : chacun doit prendre sa part dans les douleurs de l’enfantement d’un Cameroun émergent. C’est notre grand projet de société, à l’échelle nationale ; une ambition collective de prospérité insufflée par le président de la République, et qui vaut bien tous les sacrifices, au regard de ce qui se prépare.
L’autre grand angle de la communication présidentielle était dédié à l’éducation et à l’insertion professionnelle. Le premier Camerounais ne pouvait pas mieux choisir, car l’éducation constitue sans aucun doute le thème consensuel par excellence, un marqueur culturo-identitaire de notre société. Pauvres ou riches, citadines ou rurales, du Nord au Sud, les familles camerounaises sont soucieuses d’offrir à leur progéniture une éducation de qualité. Elles consentent à toutes les épreuves pouvant paver cette route du bonheur. Car elles sont convaincues, avec raison, que là réside la clé de la réussite, l’ascenseur social le plus sûr.
Le Cameroun a eu le privilège de choisir un dirigeant dont ce tropisme pour l’éducation est aussi une réalité. Pas de développement durable sans une éducation et une école de qualité, c’est son crédo. En toute logique, on apprend du message présidentiel aux jeunes que l’éducation est le premier poste budgétaire de l’Etat et celui qui reçoit la plus grosse dotation. Un constat qui prouve, s’il en était encore besoin, que l’éducation, la formation des hommes, sont au cœur de son projet politique depuis une quarantaine d’années, avec des résultats visibles. Partout dans le monde, et dans tous les domaines d’apprentissage, les jeunes Camerounais excellent et tiennent le haut du pavé. C’est à la vision présidentielle que le Cameroun doit cette mise en lumière, car ces apprenants ont souvent, en quittant le Cameroun, déjà effectué leurs classes dans l’école publique ou privée camerounaise, et dans les facultés universitaires de notre pays. Ayons donc l’honnêteté de lui attribuer le mérite de ce rayonnement, même si nous restons convaincus que ce modèle d’éducation à la camerounaise est perfectible.
Par exemple, comment expliquer aux parents convaincus que l’accumulation des diplômes généraux sans aucun lien avec le milieu professionnel demeure le seul gage d’une éducation de qualité, qu’ils doivent choisir les filières en s’aidant de professionnels ? Bienvenue en Absurdistan ! Des étudiants empilent des masters et des doctorats dans des filières où ils n’auront aucune chance de trouver un emploi. La plupart se reconvertissent avec amertume dans les m...

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