Jeux olympiques : réveil nécessaire pour l’Afrique
- Par Josiane Matia
- 22 août 2024 10:16
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Les Jeux olympiques 2024 font déjà partie de l’histoire, deux semaines après leur clôture à Paris. Et pour de nombreux pays à l’instar des Etats-Unis et de la Chine qui se livrent une concurrence féroce depuis plusieurs olympiades, l’heure est déjà à la préparation de la prochaine édition prévue en 2028 du côté de Los Angeles (Etats-Unis). Ce qui n’est pas forcément le cas pour les pays africains malgré une performance en deçà des attentes. Sur le plan comptable, le continent a fait mieux qu’à Tokyo avec 39 médailles dont 13 on or contre 37 il y a trois ans. Mais on est encore loin du record obtenu à Rio en 2016 avec 45 récompenses. Pourtant, à Paris, l’Afrique n’avait jamais été aussi bien représentée dans cette compétition avec son contingent de près de 1000 athlètes répartis dans 54 délégations. « Nous pensons que nous avons les moyens humains et le potentiel pour réussir une augmentation de près de 20%. Cela suppose une moyenne de 50 médailles », souhaitait Mustafa Berraf, président de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA) sur les ondes de RFI avant le début des Jeux. On est donc loin de cet objectif.
L’athlétisme a toujours été la principale pourvoyeuse de médailles du continent, notamment sur les courses. A Paris, l’Afrique en a obtenu 24 dans cette discipline sur 39. Mais le constat établi est que sa domination, notamment sur les courses de fond, n’est plus aussi flagrante que par le passé. On a vu des pays occidentaux bousculer la hiérarchie établie par les Kenyans, Ethiopiens et autres Africains. Même si on peut se satisfaire d’une percée sur les sprints. En dehors des courses, le bilan est catastrophique. La médaille d’argent décrochée au javelot féminin par l’Afrique du Sud a été la seule à ne pas être remportée dans des épreuves de piste ou de marathon. Aucune finale pour les athlètes africains au saut en hauteur et au triple saut féminin, au marteau, au disque et au saut à la perche, toutes catégories confondues. De quoi interpeller l’ACNOA. « Nous allons voir avec nos Comités nationaux et nos experts techniques comment nous pouvons davantage nous engager dans les ports de masse », déclarait justement sur les ondes de BBC Afrique, Ahmed Hashim, Sg de l’instance africaine.
Il est en effet plus que temps pour l’Afrique de se réveiller et de changer son fusil d’épaule en ce qui concerne sa politique sportive. Un problème quasi commun à tout le continent. Le financement des installations et du soutien aux athlètes reste très faible. Rien que pour le cycle devant conduire à Paris, la Grande-Bretagne a dépensé près de 313 millions de dollars (plus de 185 milliards F) pour la préparation de ses représentants. Ça reste à des années-lumière des deux millions de dollars (près de 1,2 milliard F) annoncés récemment par l’ACNOA pour son programme de soutien aux athlètes avant les Jeux de 2028, avec 500 000 dollars (plus de 295 millions F) supplémentaires pour le financement des centres d’excellence. Surtout si les Etats ne s’impliquent pas davantage.
Le continent doit également se pencher sérieusement sur la question de l’exil des talents. Le Cameroun en est victime depuis des années et il n’est pas le seul. Le triple saut masculin a vu son podium trusté par des athlètes d’origine cubaine, représentant désormais l’Espagne, l’Italie et le Portugal. La chasse aux talents est devenue un vrai phénomène qui touche pratiquement tous les pays, facilitée par la recherche de meilleures conditions d’entraînement et de vie. Ou plus de considération. Annette Echikunwoke, née au Nigeria, avait été déclarée inéligible à la suite d’une erreur administrative pour Tokyo. Cette année, à Paris, elle a remporté l’argent sur le lancer de marteau avec les Etats-Unis. Dans le même temps, Winfred Yavi a décroché une médaille pour Bahreïn sur 3000 steeple, après avoir manqué une place dans l’équipe du Kenya aux championnats du monde de la jeunesse en 2015. L’a...
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