Frais de scolarité : la dérive mercantile
- Par Gregoire DJARMAILA
- 17 oct. 2024 13:13
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Décidément, la rentrée scolaire constitue la « haute saison » pour certains chefs d’établissements qui considèrent les parents d’élèves comme de véritables vaches à lait. Depuis que le ministère des Enseignements secondaires a décidé de centraliser et de faire payer les frais exigibles par voie électronique, nombre d’entre eux se montrent ingénieux pour spolier les parents en imposant des frais indus. L’information a été révélée par la patronne des Enseignements secondaires il y a quelques jours au cours de la concertation hebdomadaire distancielle avec les délégués régionaux de son département ministériel. On apprend qu’en plus des frais exigibles dont les taux sont connus, certains proviseurs et directeurs des collèges imposent aux parents des frais supplémentaires non reconnus par les textes. Rappelons qu’à date, les frais exigibles officiels sont de 7 500 F et 10 000 F respectivement pour les premier et second cycles de l’enseignement général. Ils sont de 10 000 F et 15 000 F pour les premier et second cycles de l’enseignement technique et professionnel. Quant aux frais d’association des parents d’élèves et enseignants (Apee), ils ont été plafonnés à 25 000 F sur l’ensemble du territoire conformément aux dispositions de la circulaire du 17 septembre 2021. Les montants des frais d’examens et concours qui relèvent aussi bien de l’Office du bac que de la direction des examens, concours et certifications, sont également encadrés par des textes officiels. Il n’est donc pas question que des parents se retrouvent en train de payer des sommes qui ne sont prévues dans aucun texte. Malgré ces limites fixées par la tutelle, certains chefs d’établissements véreux multiplient les astuces pour se faire du beurre sur les dos des parents. A la rentrée, parents et élèves sont contraints, dans certains établissements, à payer des frais de stage, de reprographie, de matière d’œuvre, des rames de papiers, des frais de fonctionnement des laboratoires et des salles d’informatique alors que la plupart sont inclus dans les frais exigibles ou déjà pris en charge par l’Apee. Les frais d’examen n’échappent pas non plus à cette technique de « surfacturaction ». Ici, il est exigé aux candidats ou aux parents des frais supplémentaires pour « le montage des dossiers » ou « d’enregistrement en ligne ». D’autres responsables plus cupides exigent la fourniture de tables-blancs ou quelques sacs de ciment lors des recrutements. Beaucoup de parents ont donc applaudi la sortie du Minesec il y a quelques jours, enjoignant les délégués régionaux de veiller au remboursement illico presto des trop perçus aux « victimes » mais surtout de recenser, d’identifier et de lui faire parvenir la liste exhaustive des responsables coupables de telles dérives.
A la vérité, le coup de gueule du Pr. Pauline Nalova Lyonga vient à la suite de nombreuses plaintes des parents qui, depuis années, se retrouvent en train de payer des sommes supérieures aux taux réglementaires fixés par le ministère. Il intervient surtout dans un contexte où le caractère obligatoire et les montants jugés exorbitants des frais d’Apee font débat au sein de l’opinion publique. Cette sortie énergique s’inscrit ainsi dans une démarche visant à garantir l’équité dans l’accès à l’éducation pour tous les jeunes camerounais. En s’attaquant à ces pratiques de « trop perçus », le gouvernement à travers le Minesec cherche à alléger le fardeau financier que fait peser l’éducation sur les familles. Mais il s’agit également de promouvoir une transparence dans la gestion des deniers publics dans ce secteur qui forme la jeunesse. L’introduction cette année du « matricule unique » qui vient se greffer au paiement en ligne des frais exigibles et d’examens vise à limiter le phénomène de distraction des fonds dans certains établissements, les fraudes, les longues files d’attente et les arnaques fréquentes. Le nouveau système se propose de simplifier les démarches administratives et d’améliorer la traçabilité des fonds liés aux frais scolaires et aux examens. Mais au sein de l’opinion, on en veut plus. Des voix s’élèvent pour demander au ministre d’étendre cette régulation à tous les ordres d&r...
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