« C’est un marché captif qui attire les investisseurs »

Dr. Jean-Marie Biada, économiste.

On assiste depuis un moment à la prolifération des centres de visite technique. Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer ce phénomène ?
Quatre raisons majeures peuvent justifier la prolifération des centres de visite technique. Il y a le fait que depuis les 20 dernières années, avoir un certificat de visite technique n’est plus facultatif. C’est une formalité obligatoire pour tout conducteur d’un engin motorisé qui roule sur la voie publique. Voilà donc un marché captif qui va attirer tous les investisseurs. L’autre raison tient au fait que le nombre de visites techniques est de quatre par an pour les taxis et autres véhicules qui tournent le plus, comparé aux autres engins. En termes de proportion, les taxis, bus et camions sont plus nombreux que le parc de véhicules appartenant aux particuliers. Pour ces raisons, les entrepreneurs trouvent des raisons à créer des centres de visite technique. Le troisième argument, c’est qu’un centre propose sur le marché une activité nouvelle qui nécessite peu d’intrants pour son déploiement. Une fois que l’agrément est obtenu facilement, il suffit de trouver une fosse. La dernière raison, c’est que c’est une activité qui rapporte de l’argent et n’a pas besoin de beaucoup de charges. On trouve dans ces centres quatre à cinq personnes maximum.


Malgré la multiplication de ces structures, les coûts pratiqués ne baissent pas. Comment comprendre cela ?
La multiplication de ces centres devrait avoir une incidence sur les coûts. Parce qu’on est porté à croire que les prix devraient baisser, mais nous assistons à autre chose. Il y a deux ans, l’association des sociétés agrées pour le contrôle technique des véhicules du Cameroun avait dit que ses membres avaient beaucoup investis et qu’il fallait augmenter les prix pour rentabiliser l’activité. Nous qui avons des véhicules de tourisme qui ne sont pas destinés au transport de masse, nous payons moins de 10.000 F, mais on a presque doublé les prix aujourd’hui. Les associations de consommateurs devraient faire pression afin que les frais de visite technique soient inscrits sur la liste des produits à homologation préalable, parce que les promoteurs sont passés de 9000 F à 17 000 F. Le ministère des Transports avait durci le ton, demandant qu’ils arrêtent cette pratique. C&rsq...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie