Ndogpassi « Zone de recasement » : un rat fait déménager des locataires

Le chef de bloc dans ce coin de Ndogpassi dit « Zone de recasement » (arrondissement de Douala III) a cru à une agression ou à une bagarre, et a appelé la police. Il était environ 1h ce mardi. Une patrouille des Esir est arrivée, pour apprendre que s’il y avait agresseur, il avait quatre pattes et une queue. De fait, cinq habitants d’une mini-cité comptant 12 logements – huit studios et quatre appartements – venaient de mener une chasse au rat infructueuse sur les lieux. D’après ce qui sera dit aux policiers, cette « battue » nocturne s’expliquait par l’exaspération des locataires, torturés pour ainsi dire depuis décembre par le rongeur. Ils assurent que c’est la même bestiole, parce qu’elle leur inflige les mêmes misères. Deux des habitants en ont eu assez et ont déménagé hier.
Tout a commencé par des bruits dans le plafond. D’un logement à l’autre. Les concernés, qui ont une tontine le dimanche, en ont parlé. Puis, le rat s’en est pris aux provisions : tubercules, bananes, avocats, ananas… qu’il croquait goulûment. Ensuite aux vêtements, jetant son dévolu sur les habits neufs ou revenus du pressing. Il y perçait des trous. Les locataires auront noté que l’animal était plus actif quand les loyers venaient d’être payés.
Gabriel M., une des victimes, fera un témoignage insolite. En novembre dernier, un pasteur quittant les lieux en raison d’une affectation à Yaoundé, lui a prédit que les locataires restants auraient des problèmes après son départ. Parce qu’il bloquait « des totems ». Le pasteur partant avait ajouté : « Notre bailleur n’est pas sérieux ». Dès les premières plaintes de ses locataires en décembre, Janvier Valère T., le bailleur, 63 ans, cheminot retraité, leur a demandé de tuer l’animal s’ils le pouvaient.
Récemment, les...