Fait divers : bagarre pour un pagne divisé

Liliane a découvert ce 8 mars que son mari n’avait pas donné la moitié du tissu à sa mère, comme il le prétendait, mais à une autre femme, suspecte aux yeux de l’épouse.

Les tenanciers d’un snack-bar à Bonabéri, lieudit « Grand Hangar », arrondissement de Douala IV, ont appelé la gendarmerie ce samedi 8 mars en raison d’une âpre bagarre entre deux femmes. Si Liliane, 31 ans, femme au foyer, est celle qui a porté le premier coup, Stéphanie, 27 ans, couturière, est celle qui a rendu l’affrontement inévitable – pour reprendre une formule de droit international relative aux conflits.
Tout commence ce 27 février, quand Brice, 40 ans, époux de Liliane, lui ramène son pagne du 8-mars à la maison – du côté de Bonassama (Douala IV). Juste trois yards, soit la moitié d’un pagne entier. L’homme explique que l’étoffe a coûté cher, et qu’il n'a pas pu en acheter deux. Souhaitant habiller également sa mère, qui vit à Souza (Moungo), il a divisé la pièce en deux, et lui enverra sa moitié. Liliane n’émet aucune objection, et se propose même d’effectuer l’expédition. Brice dit que ça ira : par bonheur, un cousin part pour Souza la nuit même. Puis il a un appel, ou semble en recevoir un : « Attends-moi, j’arrive », dit-il, avant de ressortir avec le sac plastique (emballage d’une grande surface) contenant les autres trois yards.
Ce mercredi 5 mars, Liliane se rend chez une couturière de Bonabéri déposer son tissu. Elle y remarque un sac plastique rose, sur lequel repose un « 8 mars » replié. Si elle est intriguée, la jeune femme n’en montre rien. Vendredi, veille de la fête, elle appelle Marguerite, couturière attitrée de sa belle-mère à Souza, pour savoir si la maman a déjà sa tenue. « Cette fois on n’a pas reçu le pagne, sauf si elle a donné à une autre couturière », répond Marguerite. Liliane appelle la dame qui s’occupe de sa belle-mère à domicile, laquelle passe le téléphone à la génitrice de Brice.
Au sortir de la conversation, la conviction de Liliane est faite : son mari n’a pas envoyé de demi-pagne à Souza. L’image du sac plastique lui revient en tête, tout comme des soupçons qu’elle nourrit pour une autre femme… Liliane, qui a donc Stéphanie sur ses radars depuis quelque temps, connaît le snack où cette ...

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